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de l’encolure précède celle de la mâchoire. Les dents restent serrées ou ne se détachent qu’imparfaitement.

La résistance est toujours en raison directe du mutisme du cheval[1].

Dans les flexions directes ou latérales, le cheval présente encore une résistance qu’il est difficile de détruire, si l’on n’en connaît la cause. C’est en faisant des forces que l’animal renouvelle ces luttes, que le cavalier n’annule qu’imparfaitement et après de longs efforts. J’entends par faire des forces, l’action du cheval qui contracte sa mâchoire inférieure d’un côté ou de l’autre. Exemple : si l’on porte la tête du cheval à droite, la mâchoire inférieure se portera plus à droite que la mâchoire supérieure. Il faudra donc la ramener à gauche pour obtenir sa vraie mobilité et une légèreté complète.

Ces exercices et les suivants sont faciles à exécuter si le cavalier met scrupuleusement en pratique les moyens que j’indique et s’il suit en tout point la gradation qui en assure le succès.

  1. Ce mot, qui, sous le point de vue technique, ne manque pas de cachet, appartient à un écuyer qui a parfaitement profité de quelques leçons que je lui ai données. M. Cinizelli, après avoir reçu les félicitations du roi de Sardaigne, fut, un jour, invité à visiter le manège royal. Il formula ainsi son opinion sur les travaux exécutés devant lui : « C’est très-bien, mais vos chevaux sont muets. » Ce mot, dans la bouche de l’écuyer, faisait tout simplement allusion à l’immobilité de la mâchoire des chevaux.