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à servir d’arsenal à la marine de S. M. et déclaré port royal, par le règlement du 24 mars 1763[1]. »

« Dans nos grandes guerres maritimes, la baie de Fort-de-France a toujours eu le glorieux privilège de recevoir les vaisseaux de la France : les escadres des d’Estaing, des La Motte-Piquet, des Guichen, des Suffren[2] ».

La sécurité que les navires trouvent au Chef-lieu pendant l’hivernage a donné lieu à des mesures dont l’on a trace dans un ordre du Gouvernement du 6 juillet 1724 qui était renouvelé chaque année, interdisant le séjour des bateaux dans la rade de Saint-Pierre à partir du 15 au 20 juillet au plus tard et enjoignant qu’ils fussent dans le carénage à Fort Royal jusqu’à la fin de la saison dangereuse[3].

Jusqu’en 1834 le port du Carénage était rempli de mangles et de campêches. C’est alors qu’il a été assaini et un vaste et beau terrain a remplacé ce marécage, grâce aux travaux de M. Anglade, capitaine de port au Fort-Royal[4].

RUE DE LA LIBERTÉ


La rue qui borde la Savane à l’ouest et la sépare de la partie principale de la Ville a été récemment élargie.

Autrefois, rue de la Place d’armes, ensuite rue de la Liberté, nom sous lequel elle est désignée dans le décret impérial du 15 juin 1853 relatif à la Place Vaillant[5], puis rue de l’Impératrice. Elle est redevenue rue de la Liberté.

Il semble que pendant assez longtemps, cette rue n’existait pas et que la Savane arrivait jusqu’aux maisons qui longent maintenant la rue de la Liberté. C’est ainsi qu’en 1831, une de ces maisons est indiquée par les mots « Place

  1. Code de la Martinique, tome 3, page 345, § 20.
  2. Discours du Gouverneur de Maussion de Candé le 16 mars 1869, jour de la pose de la première pierre du Bassin de radoub.
  3. Annales du Conseil souverain, tome 2, page 504.
  4. J. O. M., juin 1834.
  5. B. O. Martinique, 1853, page 511.