Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 1.djvu/61

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toulon, nous découvrîmes une côte singulièrement plate et sablonneuse, parfaitement semblable à celle qui borde l’Océan entre Gravelines et Calais. On signala bientôt la tour des Arabes à la droite d’Alexandrie, et à huit heures et demie du matin nous aperçûmes les minarets de cette ville. M. Magallon jeune, consul de France, vint annoncer, à bord de la frégate la Junon, qu’une escadre anglaise de quatorze vaisseaux de ligne, dont deux à trois ponts, avait passé deux jours auparavant à la vue d’Alexandrie, et qu’elle semblait avoir pris la direction d’Alexandrette, dans l’espoir de nous y rencontrer. Telle était la position critique où nous nous trouvions, qu’il était possible d’être surpris par les Anglais au milieu de l’opération du débarquement. Le général en chef sentit la nécessité d’agir promptement, soit pour arracher Alexandrie aux Anglais, soit pour débarquer avant leur apparition. Mais la mer était grosse ; les vaisseaux mouillaient à deux lieues au large, et les marins regardaient le