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avaient-ils achevé leur repas, qu’ils furent assaillis de toutes parts, et cernés par une nuée de cosaques irréguliers. Ils n’eurent pas le temps de monter à cheval, et se faisant ouvrir la porte de la cour par le pope et ses gens, ils se précipitèrent le sabre à la main au milieu de cet essaim de cosaques, bien déterminés à périr plutôt que de se rendre. Cette éruption imprévue déconcerta les cosaques, qui ne firent qu’une faible résistance ; et ils eurent le bonheur d’échapper à un péril certain, sans perdre un seul homme. Deux d’entre eux, seulement, furent légèrement blessés.

La veille de la bataille de la Moskowa, un détachement de cinquante hommes, dont M. Alloard faisait encore partie, étant allé chercher du fourrage et des vivres, fut attaqué au retour, en traversant une forêt, par une bande de ces mêmes cosaques qui ne cessaient de harceler nos flancs et nos derrières. Il s’ensuivit un engagement assez vif ; et pendant la mêlée, le cheval de M. Alloard s’abattit. Un