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rive droite de la Loire, dont nous venons de faire mention, commencèrent à s’organiser.

Partout cette petite guerre, préparée sourdement, eut à peu près le même caractère. Les insurgés n’attaquaient que des détachemens isolés, des convois, quelquefois des voitures publiques et les fonctionnaires ambulans. Relégués au fond des forêts, les chouans n’eurent d’abord aucune ressemblance avec les royalistes de la Vendée, qui combattaient en rase campagne des armées aguerries et nombreuses.

Peu à peu cependant ces hommes fidèles, mais voués au malheur, devinrent redoutables par leur nombre et par leur intrépidité ; ils acquirent chaque jour plus de consistance, en évitant avec adresse les troupes envoyées pour les détruire. On ne connaissait point au juste leurs forces ; les noms de leurs chefs étaient ignorés aussi bien que leurs retraites.

Dans le courant de 1794, tout s’organisa dans le sens royaliste depuis Vannes jus-