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pouvaient avouer Cormatin qui appartenait à l’armée de M. le comte de Puisaye et auquel ils n’avaient donné aucune mission. En général, les insurgés ne pouvaient avoir de confiance qu’en ceux qui se battaient avec eux et qui partageaient leur infortune.

Dès que MM. de Scépeaux, de Turpin et de Dieusie eurent connaissance de la démarche de Cormatin, ils invitèrent Mme de Turpin à déférer aux instances des commissaires de la Convention qui la pressaient de porter des paroles de paix aux chefs royalistes ; alors seulement elle accepta une mission aussi délicate.

Elle l’était d’autant plus alors, que le droit des gens ne pouvait s’introduire dans une guerre aussi irrégulière ; les routes mêmes n’étaient pas sûres. Deux dragons, porteurs de dépêches, venaient d’être tués dans l’arrondissement de la division de Pallierne, par des chouans qui reconnaissaient pour chef le nommé Desmarets, lequel faillit être fusillé pour ce fait. Le représentant Bezard hésitait à se mettre en route et à parcourir le pays.