Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/385

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dre l’aisance et l’existence qu’ils pouvaient avoir eues avant la révolution. Les camarades de Charles consentirent à être nommés ; Charles insista principalement sur ce qu’on rendît les biens à MM. de Mauduison et de Couchy. Tout cela fut promis verbalement. Charles donna un billet pour Gaudin, qui, seul, gardait le sénateur dans le souterrain. Il est bon de remarquer que, comme il était borgne et que la pierre du caveau n’était jamais fermée, que tout au plus la nuit, Gaudin paraissait devant lui en marquis. On ne se fait pas d’idée de la pusillanimité du captif vis-à-vis de son gardien ; il lui disait qu’il espérait bien que quand il serait parti de là il n’aurait pas d’autre maison que la sienne ; l’autre lui répondait en haussant les épaules. Au reste s’il ne s’est pas enfui, c’est qu’il n’a pas voulu. Vu sa haute taille, il était aussi haut que le souterrain. Gaudin restait couché dans la ferme jusqu’à onze heures du matin, et il était si sûr que son ombre suffirait pour garder le sénateur, qu’il ne s’en