Page:Beauchamp - Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2.djvu/387

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et nous arrivâmes sur les huit heures du soir : la première maison où nous passâmes à Beaulieu, fut celle du sous-préfet, qui rentrait chez lui avec le lieutenant de la garde nationale ; ils s’étaient mis à la porte en entendant le bruit des chevaux. Je vis encore le lieutenant qui nous demanda fièrement : « Qui êtes-vous ? » On répondit qu’on demandait le sous-préfet ; cet homme répond que c’est là. Carlos lui présente un papier. Cet homme, qui nous supposait beaucoup, mit des lunettes sur son grand nez, et il n’eut pas plus tôt vu le firman qui avait en tête : Ministère de la police générale, qu’il pensa faire comme les Turcs quand le calife leur dit : Il Bondo Cadi. Arthur avec Robert se séparèrent de nous, et furent porter l’ordre de Charles à Gaudin, qui leur dit : « Je ne vous demande rien de plus ; je me fie à votre parole d’honneur. » Gaudin monte à cheval avec Bernard, le frère de Carlos, et retourne sur la route que nous avions suivie. Carlos et moi nous repartîmes de Loches vers une heure du