Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/716

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fronter ; et M. le maréchal, après en avoir pris lecture, écrivit de sa main au-dessous du dernier article immédiatement (je dis de sa main :

« Ce projet m’ayant été communiqué, je prie M. Amelot de vouloir bien veiller à son exécution.

« Paris, ce 9 mai 1780.

« Le maréchal duc de Duras. »

Et sur-le-champ, au même bureau de M. le maréchal, j’écrivis au-dessous de sa signature :

« Ce projet d’arrêt du conseil ayant été communiqué à l’assemblée des auteurs dramatiques, ils ont chargé le soussigné, l’un de leurs commissaires et représentants perpétuels, de supplier M. Amelot de vouloir bien lui faire donner la plus prompte expédition. Ce 9 mai 1780.

« Caron de Beaumarchais. »

Si ce n’est pas là marcher en règle, et conserver tous les égards, je n’ai plus aucune notion de la manière ouverte et franche dont on doit se comporter en affaire importante.

On fit un paquet du tout, qui fut envoyé à M. Amelot, à Versailles ; et M. le maréchal en était si content, que j’obtins, dans cette même séance, qu’en livrerait à mes observations un nouveau règlement ignoré des auteurs, et qu’on avait annexé au premier arrêt secret dont nous venions de réparer les torts, sous l’offre que je fis de n’insister vivement que sur les articles qui intéressaient personnellement les auteurs.

Ce reniement me fut remis deux jours après par M. des Entelles, intendant des menus. Je le trouvai fait absolument dans le même esprit que le premier arrêt du conseil non communiqué : partout un dessein formé d’asservir les auteurs aux comédiens, d’envahir leur droits et de les dégoûter du théâtre, comme gens dont on croit n’avoir plus aucun besoin pour vivre agréablement.

Presque tous les articles en lurent refondus sur le modèle du règlement dont on a lu le préambule dans ma première partie ; et le 12 mai 1780, M. le maréi hal de Duras, toujours plein de bienveillance, eu entendit la lecture devant quatorze auteurs dramatiques et l’intendant ou commissaire des menus. Itans celle assemblée, les articles subirent encore quelques retranchements et additions ; puis on en fil une seconde lecture publique ; et M. le maréchal de Duras, en ayant paraphé tous les bas des pages et additions en marge, arrêta i i l nient en ces tenues, el le signa : ii Vrrêté le présent règlemenl avec toutes les modifications et augmentations qu’il contient, tant dans le corps des articles que dans les marée, —, • et je prie M. Amelot de vouloir bien l’annexer tel qu’il est ne vai iztwi 1 1 arrit du conssil ilsxp ; (i dition duquel il donne ses soins actuellement.

« Ce limai 1780.

« Le maréchal duc de Duras.

Il est impossible de rien ajouter à la reconnaissance des auteurs et à la satisfaction qu’en ressentit M. le maréchal ; il porta la grâce et la bonté jusqu’à dire aux quatorze personnes qui le remerciaient : Puisqu vous êtes contents, messieurs, ce jour est le plus beau dt ma i U : et vous me trouverez inébranlable dans ces dispositions.

Cet arrêté, ces corrections, ces paraphes, cette signature, et ce que M. le maréchal avait écrit de sa main, au bas de l’arrêt, le 9 mai, et ces procédés touchants d’un chef respectable de la Comédie, ne doivent pas sortir de la mémoire du lecteur ; on en verra les conséquences avant peu

Je fis faire deux copies collationnées de ce règlement, tel qu’il venait d’être arrêté : l’une fut remise à M. le maréchal de Duras ; j’eus l’honneur d’envoyer l’autre à M. Amelot, le 13 mai, après en avoir certifié l’exactitude en ces mots, au-dessous de l’arrêté de M. le maréchal de Duras : Je soussigné, I un di s commissaires et représentants pi i pi in, is des auteurs dramatiques, certifie que l’original du prêsi ni i êgl nu nt, sigm, arrêh et paraph à toutes les pages, additions en marge, par M. h maréchal-duc de Lnims, en présence de quatorze députés de la littérature dramatique, aujourd’hui %mai 1780, est resté en dépôt dans mes mains, avec tous h s papii i s relatifs à la présente affaire, pour que je puisse répondre de la fidélité de la présente copù. que je certifie conforme à l’original.

Caron de Beaumarchais.

Je joignis dans le même paquet une copie collati iee de l’accord à l’amiable fait cidre les comédiens et les auteurs, signe de toutes les parties, pour être aussi annexée à l’arrêt du conseil que M. Amelot faisait expédier ; et le paquet fut adresse à M. Robinet, avec la lettre suivante : A Paris, i i 1180

ii J’ai l’honneur, monsieur, de vous adresser une u copie bien collationnée et certifiée véritable du i glement fait pour la Comédie française, el une ii copie aussi collationnée et certifiée de l’accord u entre les auteurs et les comédiens ; pour les deux (i pièces être annexées à la minute de Y arrêt du c conseil dont je suis chargé de vous renouveler la u demande en double expédition, l’une adressée à ii M. le maréchal-duc de Duras, vue la Comédie, et ci l’autre adressée à moipour le dépôt des auteurs dra(i matiques. Il ne nous restera que i<^ remercime ni-— a vous faire ; el Ion Ire entier des gens de « lettres me charge de vous les présenter d’avance, ii el de vous assurer de la très haute i onsidération