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Émile Benoist


côté Champlain désirait connaître leur pays et surtout prendre des informations sur les mines quon disait y avoir été découvertes. Cette année même, un des chefs venus du pays des Algonquins supérieurs, lui avait donné une lame de cuivre de la longueur d’un pied. Les sauvages ramassaient, près d’un grand lac, des morceaux de ce métal, qu’ils fondaient et mettaient en lingots. »[1]

Soixante ans plus tard, en 1686, le chevalier de Troyes part de Montréal, qui n’était que Ville-Marie, avec une expédition dont trois des frères Lemoine faisaient partie, d’Iberville, Sainte-Hélène et Maricourt. Il s’agit, en traversant les terres par la voie des rivières et des lacs, d’aller déloger les Anglais établis à la baie d’Hudson, avec la connivence de deux Français, Pierre-Esprit Radisson et Médard Chouart des Groseilliers, sous la protection du prince Rupert. Cette expédition, pour atteindre la baie, passe par le Témiscamingue et l’Abitibi, c’est-à-dire le Nord-Ouest québécois d’aujourd’hui, la région minière actuellement en vogue.

Au lac Témiscamingue, le chevalier de Troyes et ses compagnons, comme autrefois Champlain, entendent parler de « la mine ». Un sauvage

  1. Ferland, Cours d’histoire du Canada, Vol. I, page 159 (édition de 1861).