Page:Benoist - L'Abitibi pays de l'or, 1938.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
avant-propos
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

tion forestière y ont d’abord amené des peuplements importants. D’autres industries s’y sont établies, parfois pour ne pas survivre longtemps. À Senneterre, en Abitibi, n’a-t-on pas vu, il y a une dizaine d’années, un Américain de New-York lancer d’importantes flottes pour la pêche à l’esturgeon sur la rivière Bell et jusque dans la baie James, établir même une fabrique de caviar, construire comme des sortes de voies, avec rails en bois, pour le transportement, aux endroits de portage, des barques de pêche. Des millions de dollars, paraît-il, ont été coulés dans cette entreprise. Les barques de pêche achèvent de pourrir, de même que les rails des portages.

Mais l’Abitibi en a vu bien d’autres, au chapitre de la colonisation et à celui de l’industrie du bois. Il y aurait un gros livre d’histoire anecdotique à écrire avec les seuls souvenirs, par exemple, de M. l’abbé Chagnon, curé depuis vingt ans de la paroisse qu’il a fondée, Saint-Luc de Lamotte.

Depuis une quinzaine d’années, j’ai eu l’occasion de fréquenter souvent l’Abitibi, de le parcourir en tout sens. Il m’est arrivé d’y rencontrer les types les plus divers et les plus inattendus, jusqu’à un ancien diplomate, qui, avant de devenir colon abitibien, avait pris part, comme plénipo-