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Émile Benoist

migration, qui ne permettaient plus au Père Jean de faire venir des colons de Galicie.

Au cœur de la colonie cependant, le Père Jean avait réservé, pour un monastère qu’il voulait établir, 1 500 acres de terre dont 100 étaient en culture.

Le grand but du Père Jean, en établissant le monastère à cet endroit, c’était de travailler au recrutement du clergé du rite ruthène pour les Ukrainiens et les Galiciens du Canada. Ceux-ci sont déjà nombreux, plus de 100 000 dans la seule province du Manitoba. Ils ont même leur évêque, S. E. Mgr Ladika, qui réside à Winnipeg. À Montréal également, il y a une colonie ruthène assez importante.

Le Père Jean est lui-même passé, avec quelques autres ecclésiastiques canadiens-français, du rite romain au rite ruthène, il y a de nombreuses années, vers 1910. Il répondait alors à l’invitation de l’ancien archevêque de Saint-Boniface, feu Mgr Langevin, qui voulait des prêtres de ce rite pour s’occuper des Ukrainiens catholiques de son diocèse.

Le Père Jean n’était encore que séminariste quand il partit du Canada pour la Galicie. Il resta dans ce pays, pour se familiariser avec la langue, jusqu’en 1912, puis revint au Canada