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Chapitre I

ABITIBI ET TÉMISCAMINGUE,
TERRES DE TRAVAIL INTENSE


Course à l’or et colonisation agricole


L’or, quel attrait magnétique possède donc ce simple monosyllabe ?

Perdu dans la brousse des brulés, où le pourpre, le rose et le mauve des épilobes et des kalmias s’entremêlent, assoiffé, tourmenté par la nuée des moustiques que le mouvement continu de ses bras ne parvient pas à éloigner, un aventurier découvre un bloc de quartz enfoui sous une souche qui pourrit, ou surgi du sol comme un furoncle. Il le frappe de son pic, en fait partir des éclats. Il n’en peut croire ses yeux : De l’or !

Ces mots qu’il a murmurés, qu’il répète presque religieusement, pour lui seul, dans la solitude de la sauvagerie, voilà que l’écho les répercute tout de suite, très au loin, même au delà des mers. La renommée aux cent voix semble pressée de se mettre au service du métal précieux, de cette repré-