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L’Abitibi, pays de l’or

pareille course au métal précieux. Elle ne fait, paraît-il, que commencer ; déjà elle a transformé la physionomie des deux régions qui forment le Nord-Ouest de la province de Québec : le Témiscamingue, aux sources abondantes de la rivière des Outaouais, où poussent les dernières forêts de bois francs ; l’Abitibi, aux sources des eaux qui coulent vers la mer d’Hudson, pays de l’épinette noire mais aussi et surtout pays du précambrien, où ce vieux roc se révèle partout, passe à travers son manteau d’argile compacte ou de muskeg spongieux et humide.

Ces deux régions, Abitibi et Témiscamingue, grandes à elles tout seules comme une province dans la province, sont devenues des terres de travail, de travail intense. La colonisation agricole les avait déjà pénétrées mais timidement. Les pionniers du Témiscamingue sont de 1885 et leurs premières cabanes remplaçaient alors des wigwams d’Algonquins autour d’un poste de traite de l’Honorable Compagnie de l’Hudson’s Bay ; les pionniers de l’Abitibi ne sont que de 1910. Depuis une douzaine d’années, l’exploitation minière a donné un regain de vie à la colonisation tout en marchant elle-même à grandes enjambées.

Celui qui visite maintenant pour la première fois ces régions constate qu’elles ne connaissent