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Émile Benoist
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pas comme celles du vieux Québec le chômage et les misères qui s’ensuivent. Il voit que l’activité est partout trépidante, que des routes se percent en forêt, que la forêt recule devant l’armée des défricheurs, que des industries nouvelles ont surgi et continuent de surgir, qu’il s’opère partout comme un phénomène de peuplement. Mais les termes lui manquent pour faire des comparaisons. Il lui apparaît tout naturel que l’homme cherche ainsi à tirer parti des ressources que lui offre un pays neuf et très riche. Il ne sait pas ou ne sait que par ouï-dire, sans s’arrêter à y penser, qu’hier encore, dans la plupart de ces mêmes endroits, c’était l’inactivité, souvent la sauvagerie désertique.

La transformation est naturellement plus et mieux apparente aux yeux de celui qui a déjà connu ces parages, qui y retourne maintenant après quelques années.

Une randonnée journalistique de plusieurs semaines m’y a conduit, au cours de l’été de 1937. Je n’y étais pas allé depuis trois ans ; mes visites antérieures remontaient à 1926, alors que Rouyn venait de se fonder, ville dont une partie de la population vivait encore sous la tente, que Noranda n’existait pas ; à 1924, alors que de Rouyn, il n’était pas plus question que de Noranda.