même moins vite que l’autre. Ce qui se comprend assez. Le mineur pense que l’or est à 35 $ l’once et qu’il ne restera peut-être pas à ce prix. Il convient d’arracher au sous-sol abitibien, le plus tôt possible, tout ce qu’il recèle d’un métal que les poètes seuls, et encore dans leurs écrits, tiennent pour vil. Le défricheur du sol n’a pas à se presser tant : il fait œuvre permanente.
En Abitibi, dans le champ de la colonisation, c’est la marche un peu lente mais constante et sûre ; dans le champ minier, c’est la course enfiévrée. Dans l’un et l’autre champs, c’est l’homme au travail. L’Abitibi, autant que le Témiscamingue, est à l’heure qu’il est terre de travail fécond.
POSTE D’OBSERVATION ET DE COMPARAISON
Une après-midi de juillet, la fenêtre de ma chambrette, dans la maison où j’étais l’hôte de la compagnie Sullivan Gold Mine, m’a servi de poste d’observation et de comparaison. Il y a trois ans, en août 1934, j’étais venu à ce même endroit. Le voyage d’Amos, en canot automobile, nous avait pris plusieurs heures, en remontant l’Harricana, à travers un pays à peu près désert.
La mine Sullivan venait de creuser son premier puits en pleine sauvagerie, sur une pointe boisée