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L’Abitibi, pays de l’or

du lac de Montigny. Elle n’avait connue voisines que la mine Siscœ, sur son île, à deux milles au large dans le lac, la mine Shawkey, qui portait encore son premier nom, Martin, la mine Gale, la mine Greene-Stabell — devenue la Jacola — qu’il fallait repérer, un mille plus loin, à travers la forêt des épinettes noires et les nuées de maringouins. Aujourd’hui, les bords du lac sont partout garnis de chevalements miniers. Entre le quai de Sullivan et l’île de Siscœ, une flottille de canots-taxis s’affairent constamment. Un bateau arrive d’Amos et une équipe de débardeurs se précipite pour le décharger. Une troupe de manœuvres tire des plans pour hisser sur un camion d’énormes réservoirs en acier qui serviront à quelques postes d’essence de Val d’Or. Des ouvriers réparent une automobile en panne. Des taxis sont en enfilade sur le quai, presque aussi nombreux qu’aux abords de la gare Windsor, à Montréal. Des chalands assoiffés — il fait 90 à l’ombre — se succèdent sans interruption aux comptoirs de deux estaminets dont les affiches vantent un breuvage ; un commerce du même genre se pratique sans désemparer à bord d’une dizaine de barges solidement attachées au rivage, dont les propriétaires, squatters à leur façon, squatters nautiques, s’évitent ainsi l’achat d’un emplacement dans le village.