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L’Abitibi, pays de l’or
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tissement des villages et des villes n’est pas encore fait — des arpenteurs sont justement à travailler dans les futures rues de Sullivan, des abatis pas encore essouchés — que les emplacements sont vendus à bon prix.

Dans un vacarme d’enfer, des sondeuses mécaniques s’attaquent aux affleurements de surface, tantôt pour fins de voirie, tantôt pour fins minières. Au sous-sol, même travail sans doute mais le bruit est épargné à ceux qui ne descendent pas dans la mine. La commotion de la dynamite se fait pourtant sentir en surface. La terre vient de trembler. C’était l’heure du dynamitage dans la profondeur des galeries. Une équipe de mineurs en est sortie à l’instant. Une autre la remplacera bientôt.

Autre bruit, auquel on ne s’habitue pas facilement, car autour d’un puits de mine il est comme qui dirait perpétuel, n’ayant de cesse ni le jour ni la nuit : celui du déchargement des chariots qui apportent au terri et à la halde tantôt la roche et tantôt le minerai.

Le village de Sullivan est né d’hier. À dix lieues à la ronde, des milliers d’hommes travaillent jour et nuit, s’activent à d’innombrables tâches. Il y a trois ans, c’était partout, autour d’ici, la forêt dense, presque vierge.