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L’Abitibi, pays de l’or

La fièvre de l’or s’attrape comme une autre, peut-être plus facilement qu’une autre. Il ne faut pas en effet vivre longtemps en Abitibi, par le temps qui court, pour en sentir les atteintes. Au vrai, dans le territoire qui se trouve à proximité des routes, et des sentiers suivis par les mortels ordinaires, c’est-à-dire par ceux qui ne se font pas un métier, une spécialité de rechercher les dépôts de minerais précieux, le piquetage minier est achevé depuis longtemps, les concessions sont faites. Mais en marge des entreprises minières proprement dites, toutes sortes d’autres entreprises surviennent qui procurent du travail et du gain à une foule de gens.

C’est ainsi que la découverte de l’or dans une région détermine généralement une course effrénée, ce qui s’est produit, ces dernières années, en Abitibi et au Témiscamingue. Des villes surgissent avec tout ce qui s’ensuit de travaux d’aménagement et de construction. Là où c’était, hier, la forêt, il faut tout organiser, tout improviser pour que des populations puissent vivre. Et ces populations manifestent presque toujours des besoins qui ne correspondent pas exactement au strict nécessaire. Par exemple, Val d’Or, à peine né, sans aqueduc et sans égouts, possédait le cinéma, de même d’ailleurs que sa voisine bien plus