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L’Abitibi, pays de l’or

en effet que l’établissement agricole de l’Abitibi, dans des régions bien plus septentrionales qu’on ne le croit généralement, ne soit en définitive un fait permanent. Le fait minier, si longtemps qu’il dure, n’en retient pas moins son caractère passager. Le sous-sol de l’Abitibi ne peut être l’objet que d’une exploitation destructive. Ce qu’on lui enlève d’or, d’argent et d’autres minéraux ne reviendra pas.

Miner, c’est défaire la terre, en extraire quelques-uns de ses éléments constitutifs. Au contraire, coloniser, c’est faire de la terre, redonner à la terre ce qui lui manque à la surface pour qu’elle puisse rendre une production agricole.

La richesse minière de l’Abitibi n’est plus douteuse pour ceux qui s’y connaissent mais elle passera tandis que la valeur agricole du pays restera.

Si intéressantes et si importantes que soient donc les perspectives minières de l’Abitibi, elles ne doivent pas faire oublier les possibilités agricoles qui découlent de la colonisation du pays, de son déboisement, de l’ameublissement de son sol, de sa climatisation, pour employer un mot tout à fait dernier cri mais qui convient bien en l’occurrence.

L’industrie minière et la colonisation ne doivent pas s’opposer en Abitibi, celle-ci arrêtant et