Page:Berlioz - Traité d’instrumentation et d’orchestration.djvu/146

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EXEMPLE.

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Les occasions de placer à propos ces tenues sur-aiguës sont assez rares.

Le caractère des sons du médium empreint d’une sorte de fierté que tempère une noble tendresse, les rend favorables à l’expression des sentiments et des idées les plus poétiques. La frivole gaité, et même la joie naïve, paraissent seules ne lui point convenir. La Clarinette est peu propre à l’Idylle c’est un instrument Épique comme les Cors, les Trompettes, et les Trombones. Sa voix est celle de l’héroïque amour, et si les masses d’instruments de cuivre, dans les grandes symphonies militaires, éveillent l’idée d’une troupe guerrière couverte d’armures étincelantes, marchant à la gloire ou à la mort, les nombreux unissons de Clarinettes, entendus en même temps, semblent représenter les femmes aimées, les amantes à l’œil fier, à la passion profonde, que le bruit des armes exalte, qui chantent en combattant, qui couronnent les vainqueurs ou meurent avec les vaincus. Je n’ai jamais pu entendre de loin une musique militaire sans être vivement ému par ce timbre féminin des Clarinettes, et préoccupé d’images de cette nature, comme après la lecture des antiques épopées. Ce beau soprano instrumental, si retentissant, si riche d’accents pénétrants quand on l’emploie par masses, gagne dans le solo en délicatesse, en nuances fugitives, en affectuosités mystérieuses ce qu’il perd en force et en puissants éclats. Rien de virginal, rien de pur comme le coloris donné à certaines mélodies par le timbre d’une Clarinette jouée dans le médium par un virtuose habile.

C’est celui de tous les instruments à vent, qui peut le mieux faire naître, enfler, diminuer et perdre le son. Delà la faculté précieuse de produire le lointain, l’écho, l’écho de l’écho, le son crépusculaire. Quel plus admirable exemple pourrais-je citer de l’application de quelques unes de ces nuances, que la phrase rêveuse de Clarinette, accompagnée d’un trémolo des instruments à cordes, dans le milieu de l’Allegro de l’ouverture du Freyschutz!!! n’est-ce pas la vierge isolée, la blonde fiancée du chasseur, qui les yeux au ciel, mêle sa tendre plainte au bruit des bois profonds agités par l’orage ?… O Weber !!!…