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Les Anglais levèrent le siége de ce fort ; et presque aussitôt après, les Américains l’abandonnèrent, après l’avoir ruiné.

Quoique les deux puissances eussent construit sur le lac Ontario des vaisseaux de 80 à 100 canons, il n’y eut point de combat naval sur ce lac, mais seulement des mouvemens ou des démonstrations sans résultat. La flotte anglaise avait pour commandant Sir James Lucas Yeo, et l’américaine, le commodore Chauncey.

La fin de cette année 1814 voyait rentrer dans leur pays natal, après un voyage autour de l’Amérique, et dans l’intérieur de ce continent, plusieurs Canadiens notables. Pour la première fois, peut-être, en 1810 et 1811, des Canadiens instruits, MM. Ovide de Montigny, F. B. Pillet, Gabriel Franchère, fils, voyaient les îles Malouines, ou Falkland, doublaient le cap de Horn, visitaient les îles Sandwich, parvenaient, non sans peines et périls, à l’embouchure du grand fleuve de l’Ouest ; reconnaissaient des contrées nouvelles, remarquaient des mœurs et des croyances jusqu’alors, inconnues. Deux ou trois ans plus tard, ils remontaient l’Orégon, appellé aussi rivière Columbia ; remarquaient, dans un « détroit » de ce fleuve, comme on dirait en langage antique, le chef-lieu, pour ainsi dire, des serpens à sonnettes ; traversaient le grand désert d’Amérique, la haute et large chaîne des montagnes Rocheuses, et, au moyen des rivières et des lacs de l’intérieur, la vaste région située entre ces montagnes et le lac Supérieur. M. Franchère a donné de ce voyage une relation qui, quoique dépourvue de l’apparat scientifique, ne laisse pas de se faire lire avec intérêt[1].

Le parlement du Bas-Canada fut ouvert le 21 janvier

  1. Relation d’un Voyage à la Côte du Nord-ouest de l’Amérique Septentrionale, dans les années 1810, 11, 12, 13, et 14.