Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/118

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rent les conséquences fatales qui sont résultées de l’emploi d’une force armée, en cette occasion, ils sont persuadés qu’il était justifié par la conjoncture, et dans leur opinion, son intervention opportune a détourné les calamités qui devaient s’en suivre, s’il eût été libre aux séditieux de persévérer dans leur conduite impétueuse et destructive. En envisageant l’affaire sous ce point de vue, les grands-jurés ne peuvent s’empêcher d’énoncer publiquement cette opinion, que la conduite tenue pendant ces occurences, tant par les magistrats que par le militaire, mérite l’approbation de ceux qui aiment la paix et respectent les lois, en même temps que les habitans de la ville de Montréal, en particulier, sont grandement redevables du rétablissement d’un état de sécurité et de la préservation de leurs vies et de leur propriétés à la fermeté avec laquelle ces messieurs se sont acquittés de leurs devoirs respectifs. »

Le colonel McIntosh et le capitaine Temple furent en conséquence, déchargés de leur cautionnement ; le 3 septembre, le gouverneur fit tenir aux magistrats de Montréal l’adresse suivante :

« Le gouverneur en chef n’a pas manqué d’être vivement affecté de la perte de vies dont a été suivie la suppression d’une émeute, à Montréal, le 21 de mai dernier… Son Excellence attendait avec confiance, qu’après une enquête, on serait convaincu que les mesures prises par les magistrats avaient été dictées par la nécessité. Les dépositions que l’on a prises à l’enquête qui a eu lieu devant le coroner ont pleinement justifié cette attente… Son Excellence s’est sentie disposée à exprimer à ces messieurs son approbation de leurs procédés. Considérant néanmoins qu’il y avait une enquête commencée, et que cette