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EXTRAITS DU DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE. xxi

litude. Quel homme est-ce qu’un tel P Quelle heure est-il P Il ne sait quel parti prendre. Dans une phrase affirmative. Je vous ai dit quel homme c’est. Par exclamation. Quel malheur !

Tel, telle. Adjectif qui signifie pareil, semblable. Je ne vis jamais rien de tel. Une telle conduite vous fait honneur. — Il se construit avec que, pour marquer le rapport, la ressemblance de deux choses que l’on compare. // est tel que son père. Dans une affaire telle que celle-ci. Dans plusieurs phrases, il lient lieu d’un adjectif qui serait joint à la particule si. Sa mémoire est telle, qu’il n’oublie jamais rien. Un homme d’un tel mérite devait être préféré. On le met quelquefois au commencement de la phrase. Telle est sa bonté, qu’il se fait chéi ir de tout le monde, — Il s’emploie pour exprimer une comparaison, il est tel qu’un lion. Dans le sens d’ainsi, en poésie. Tel Hercule filant rompait tous les fuseaux. Quelquefois on le répète. Tel qu’un lion rugissant… , tel Achille…

— Se dit des personnes, des lieux, des choses qu’on ne peut désigner qu’indéterminément. Il est tantôt chez un tel, tantôt chez une telle. Il est allé s’établir dans telle ville. Avoir telle ou telle qualité. — Seul, il désigne quelqu’un indéterminé ment. Tel croit prendre, qui esl pris. — Il s’emploie par rapport aux choses qu’on a déjà dites. Tel fut le résultat. — TEL QUEL, locution qui signifie aussi mauvais que bon, et même plus mauvais que bon, de peu de valeur, de peu de considération. // y avait dans cette chambre un lit tel quel. Des gens tels quels. — DE TELLE SORTE, QUE ; EH TELLE SORTE, QUE, locutions conjonctives. À un tel point, que. // s’est compromis de telle sorte, que… Il a embrouillé l’affaire en telle sorte, que…

ADJECTIFS POSSESSIFS. Mon, ma, mes. Adjectif possessif de la première personne du singulier. Sing. masc, mon ; fém., ma ; plur., pour les deux genres, mes. Lorsque le mot féminin commence par une voyelle ou une h non aspirée, on dit, par euphonie, mon au lieu de ma. Mon père, ma mère, ma hardiesse, monôme, mon humeur, mes amis, mes sœurs.

Mien, mienne. Adjectif possessif et relatif de la première personne du singulier, ne se met jamais sans l’article, et ne se joint à aucun substantif. Ce n’est pas votre avis, c’est le mien. C’est son intention et la mienne. Vos amis sont les miens.— Familièrement, il se joint avec un, et se met devant un substantif. Un mien frère. Sans être accompagné de l’article ni du mot un, il se met après le substantif. Ce livre est mien. — Subst. masc., le mien, ce qui m’appartient ; au plur., les miens, mes parents, mes amis.

Même. Adjectif PRONOMINAL, des deux genres. Qui n’est pas autre, qui n’est point différent. Il est ordinairement précédé de l’article, la, les, ou du nom de nombre Un, une. Le même homme. La même table. Les mêmes livres. Deux plantes de même espèce. Une même affaire. — Il s’emploie sans article, immédiatement après les noms ou pronoms. Dieu même. Moi-même. Nousmêmes. Cela même. — Placé après les substantifs qui désignent quelques qualités, il indique qu’elles sont au plus haut degré dans la personne dont on parle. Dieu esl la sagesse même. — Adverb. De plus. Je dirai même. — Dans les phrases adversatives, il sert à les fortifier. Non-seulement il n’est point avare, mais même il est prodigue. — À MÊME, loc. aderb. qui s’emploie avec différents verbes et qui est souvent suivie d’un complément. Être à même. Mettre quelqu’un à même de… etc. — DE MÊME, TOUT DE MÊME, loc. adverb. qui s’emploient avec ou sans complément.

Ton, ta, tes. Adjectif possessif de la deuxième personne du singulier, qui répond au pronom personnel tu, toi, te. Quand le mot féminin commence par une voyelle ou une h non aspirée, on met, par euphonie, ton, au lieu de ta. Sing. masc., ton père ; fém., ta mère, ton humeur, ta haine ; plur., pour les deux genres, tes amis, tes parents, tes richesses, tes honneurs, tes affaires.

Tien, tienne. Adjectif possessif, relatif à la deuxième personne du singulier, qui ne se mel jamais devaut’un nom, et qui est ordinairement précédé de l’article le ou la. Voilà mes livres, où sont les tiens P — Subst., le tien, ce qui t’appartient ; au plur. les tiens, les parents, tes amis.

Son, sa, ses. Adjectif possessif qui lépund aux pronoms de la troisième personne soi, se, il. Sing. masc., son père ; fém., sa mèie ; plur. des deux genres, ses amis, ses ricltesses. Quand le nom féminin commence par une voyelle ou une h non aspirée, on met son, au lieu de sa, par euphonie ; son amitié, son habitude. On met sa devant un mot commençant par une h aspirée : sa honte.

Sien, sienne. Adjectif possessif et relatif de la troisième personne. Ce n’est pas votre avis, c’est le sien. C’est mon intention et la sienne. Vos intérêts sont les siens. Subst., le sien, son bien ; au plur. les siens, ses parents, ses amis.

Notre. Adjectif possessif des deux genres, pluriel Nos. Il précède toujours le substantif. Notre père, notre patrie, nos biens, nos lois. — Il esl employé au heu de mon, par un artisan, une servante. À’otre femme, notre maître, etc. ; par le roi, par les évêques, etc., dans les mêmes cas où ils emploient nous pour/e ou moi. Notre conseil d’État entendu, nous ordonnons, etc.

Nôtre. Adjectif pronominal possessif des deux genres, qui se dil par rapport à une personne ou à une chose dont on a déjà parlé. Il est ordinairement précédé de l’article. C’est votre avis, mais ce n’est pas le nôtre. Sa famille est alliée de la nôtre. Vos intérêts sont les nôtres. — Substantiv. au masc., le nôtre, ce qui nous appartient, ou ce qui ient de nous ; au plur. les nôtres, nos parents, nos amis.

Votre. Adjectif possessif de la deuxième personne du pluriel, des deux genres, qui se met toujours devant le substantif ; pluriel, vos, pour les deux genres. Ou le dit en parlant à une personne ou à plusieurs. Votre père, votre patrie, vosxincêtres, vos femmes.

Vôtre. Adjeclif possessif relatif, des deux genres, qui ne se dit que par rapport à une chose dont on a déjà parlé, et d’une manière elliptique, le substantif auquel il se rapporte étant sous-entendu. Il a pris ses livres et les vôtres. Mon cheval et le vôtre. Ma maison et la vôtre. Nous exposerons nos raisons et vous les vôtres. On supprime quelquefois l’article, famil. Ces effets sont vôtres.

— Subst. Le vôtre, ce qui est à vous. Le vôtre et le nôtre, chacun le sien. Ce qui vient de vous. Vous y avez mis un peu du vôtre. — Au plur. Les vôtres, vos parents, vos amis.

Leur, leurs. Adjectif possessif des deux genres. D’eux, d’elles, à eux, à elles. Se dit des personnes et quelquefois des choses. Les hommes sensés préfèrent leur devoir à leurs plaisirs. Mes orangers ont perdu toutes leurs feuilles.

— Précédé de le la, les, il s’emploie pronominalement. Les sages conservent leurs amis, et les fous perdent les leurs. Mes orangers ont perdu la moitié de leurs feuilles, les vôtres ont encore toutes les leurs. — Substantiv. LEUR, ce qui est à eux, à elles. Qu’ils gardent ce qu’ils ont, je ne veux rien du leur. LEURS, au pluriel, leurs parents, leurs amis. Je m’intéresse à eux et aux leurs.

Les noms adjectifs qualificatifs sont susceptibles de trois DEGRÉS DE COMPARAISON OU de signification.

Positif. Se dit du premier degré de comparaison dans les adjectifs et les adverbes, comme : sage, sagement, etc. — Adjecliv. Le degré positif.

Comparatif. Se dil des mots qui expriment le second degré de comparaison. Adjectif, adverbe au comparatif. — Le comparatif se forme avec les adverbes plus, moins, etc. // n’y a en français de véritables comparatifs que meilleur, pire, moindre, mieux et pis.,

Superlatif Se dit du troisième degré de comparaison dans les adjectifs el les adverbes, qui exprime la qualité portée au plus haut degré. Adjectif, adverbe superlatif. — Subst. masc Cet adjectif, cet adverbe est au superlatif Le superlatif se forme avec les mots très, fort, le plus, le moins. On distingue le superlatif absolu, celui qui exprime la qualité portée à un très-haut degré, sans rapport à autre chose ou à une autre personne. Très-sage, fort bien ; et le superlatif relatif, celui qui exprime la qualité avec rapport à une autre personne ou à autre chose. Le plus sage, le moins mal.

Meilleur. Adjectif comparatif de bon. — Précédé de l’article, devient superlatif. C’est le meilleur des hommes. — Subst. Prenez le meilleur.

Pire. Adjectif comparatif de mauvais, méchant, nuisible. — Précédé de l’article, devient superlatif. C’est le pire de tous. — Subst. Qui choisit prend le pire.

ADJECTIF VERBAL. On nomme ainsi ceux qui viennent d’un verbe. Rongeur est un adjectif verbal comme Action est un substantif verbal. On appelle plus communément adjectif verbal un participe présent devenu adjectif et soumis aux règles de l’accord. Des livres amusants. Une couleur changeante.

ADJECTIFS NUMÉRAUX ou NOMS DE NOMBRE. Ils se distinguent en cardinaux et ordinaux.

Cardinaux. Noms de nombre qui désignent une quantité, sans marquer l’ordre. Un, deux, trois, quatre, etc. Ils sont tous invariables, excepté vingtr qui prend une f dans quatre-vingts, seulement quand il n’est pas suivi d’un autre nombre. Quatre-vingts hommes. Quatre-vingt-deux chevaux ; el cent, qui prend aussi une s lorsqu’il est précédé d’un autre nombre, et seulement lorsqu’il n’est pas suivi d’un troisième. Cent ans, deux cents hommes, trois cent dix francs.

Ordinaux. Ceux qui servent à indiquer l’ordre dans lequel sont rangées les choses. Premier, second, etc. ; adverbe ordinal, premièrement, secondement, etc.

CHAPITRE III.

DE L’ARTICLE.

VArticle est une partie du discours qui précède ordinairement les noms substantifs. Article masculin, LE ; article féminin, LA ; article pluriel, masculin et féminin, LES. Le jour. La nuit. Les jours. Les nuits. — Lorsque l’article masc. au sing. est piécédé des prépositions à ou de si le nom commence par une consonne ou par une h aspirée, on cha ige de le en du, et à le en au : Du mois, du héros, au mois, au héros. Si le nom commence par une voyelle ou une h non aspirée, la préposition n’éprouve aucun changement, mais l’article, soit masculin, soit fémmin, s’élide. De l’enfant, de l’amitié, de l’honneur, de l’histoire. À l’enjant, à l’amitié, à l’honneur, à l’histoire. Pour l’article pluriel, la contraction a toujours lieu, et l’on dit des pour de les, aux pour à les. Des enfants, des femmes, des héros, des histoires. Aux enfants, aux femmes, aux héros, aux histoires.

CHAPITRE IV.

DU PRONOM.

Le Pronom est une partie du discours qui tient ou qui est censée tenir la place d’un nom substantif. Pronom personnel ; pronom personnel indéfini, démontra tif, relatif, distributif.

PERSONNELS. Pronoms qui marquent la personne, tels que, me, mol, te, toi, lui, elle, nous, ons, eux, elles, soi, se, dont.

Je. Pronom de la première personne du singulier pour les deux genres. Il est toujours le sujet de la proposition, ou le nominatif du verbe.^Quand le verbe commence par une voyelle ou une h non aspirée, ou élide l’e. Je dis,