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EXTRAITS DU DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE., ,„

le fait tel qu’il s’est passé ; Pour exprimer un état prochain, ou même actuel, une action qui a lieu maintenant : Voilà qui est fait tout à l’heure. Voilà qui est bien, C’est assez. Voilà qui va bien, Cela est bien. — Il est quelquefois suivi de que : Voilà qu’on sonne. Voilà qu’il arrive.

CHAPITRE IX.

DE LA CONJONCTION (*).

Conjonction. Partie du discours qui sert à lier un mot, un sens à un autre. Conjonction copulative, Et ; Disjonctive, Ou ; Adversative, Mais.

Afin. Sert à marquer la fin pour laquelle on fait quelque chose, el reçoit pour complément la préposition de avec un infinitif, ou que avec le subjonctif. Afin d’obtenir cette grâce. Afin que vous le sachiez.

Ains. Conjonction adversative. Mais. Ains au contraire. Il est vieux.

Car. Sert à marquer que l’on va donner la raison d’une proposition énoncée. // ne faut pas faire cela, car Dieu le défend.

Cependant. Marque une opposition. // m’avait promis de venir, et cependant il n’arrive pas.

Comme. Parce que, vu que. Comme vos raisons paraissent bonnes, je m’y rends.

Donc. Sert à marquer la conclusion d’un raisonnement : Je pense, donc j’existe ; — à exprimer toute espèce d’induction : Vous êtes donc bien décidé ;

— à marquer la surprise qu’on éprouve d’une chose à laquelle on ne s’attendait pas : Que dit-il donc là ? — à rendre plus pressante une demande, etc. : Répondez donc.

El. Sert à lier entre elles les parties du discours. — ET CETERA, expression empruntée du latin. Et d’autres personnes, d’autres choses. Des fourneaux, des creusets, et coetera. On écrit par abréviation, elc. — Substantiv. Un et coetera.

Lorsque. Conjonction (l’e s’élide devant les pronoms II, elle, on, et devant Un, une). Quand. J’en jugerai lorsque je l’aurai vu. Lorsqu’il viendra. Lorsqu’elle sera partie. Lorsqu’on vous parle. Lorsqu’un homme vous salue.

— Lors est quelquefois sépare de que par un autre mot. Il plaît, lors même qu’il contredit.

Mais. Conjonction adversative, sert pour marquer opposition, exception, différence : Il est fort lwnnête homme, mais il est un peu brutal. Il est riche, mais avare. Elle est moins jolie, mais plus spirituelle que sa sœur ; — Pour rendre raison d’une chose : Je îai maltraité, mais j’en avais sujet ; — Pour marquer l’augmentation ou la diminution : Non-seulement il est riche, mais encore il est généreux. Non-seulement il est pauvre, mais il est criblé de dettes. — Il s’emploie au commencement d’une phrase qui a rapport à ce qui a précédé : Mais, qu’ai-je fait ? — Ou bien il sert de transition, soit pour revenir à un sujet qu’on avait quitté, soit pour quitter celui dont on parle : Mais revenons à notre propos. Mais c’est trop parler de cela. — Adverb. dans le langage familier. Je n’en puis mais. — Substantiv. pour signifier Objection, difficulté. Il y a toujours avec lui des si et des mais.

Ou. Conjonction alternative. La victoire ou la mort. Oui ou non. — Il signifie aussi Autrement, en d’autres termes. Byzance, ou Constantinople.

— Il se joint dans les deux sens avec l’adverbe Bien. Il payera, ou bien il ira en prison. Byzance, ou bien Constantinople.

Pourquoi. Conjonction. Pour quelle chose, par quelle raison. Je ne sais pourquoi il m’en veut. — Adv. d’interrogation : Pourquoi avez-vous fait cela ? — Subst. Le pourquoi el le comment.

Pourvu. Conjonction conditionnelle, qui est toujours suivie de que. Pourvu que vous lui donniez… Pourvu cependant que…

Puisque. Conjonction qui marque une Cause, un motif (l’e s’élide ordinairement devant les pronoms II, elle, on, et devant Un, une). J’y consens, puisqu’il le faut. Faites cela, puisqu’on vous le commande. On sépare quelquefois le que de puis. Puis donc que vous le voulez.

Quand. Conjonction. Encore que, quoique. Quand je le voudrais, je ne le pourrais pas.

Que. Conjonction qui se place entre deux membres de phrase, pour marquer que le second verbe est régi par le premier : // faut que je parte. — Il s’emploie comme particule de souhait, d’imprécation, etc : Qu il parte tout à l’heure ! Que je meure, si cela n’est pas vrai ! — Particule d’admiration, d’ironie, d’indignation, dans le sens de Combien : Qu’il fait beau ! Que je vous trouve plaisant ! Que vous êtes importun ! — Par exclamation enlre un adjectif et le verbe Être : Insensé que j’étais ! Par interrogation, au commencement d’une phrase, et presque jamais sans négation, excepté quelques phrases, dans le sens de Pourquoi : Que ne parlez-vous ? Que tardez-vous ?

— Il est corrélatif des mots Tel, quel, même, autre, meilleur, pire, et se met toujours après : Un homme tel que vous. Quel que soit son projet. Votre vin est le même, est meilleur, est pire, est autre que le mien ; des adverbes de comparaison et de quelques autres. // est aussi heureux, plus heureux que sage. Quelque puissant que vous soyez. — Il s’emploie avec ellipse des mots Autre chose, autrement, et alors il est toujours précédé de la négation : Je ne dis que la vérité. Il ne parle que par sentence. — Il forme certaines locutions avec diverses prépositions, conjonctions et adverbes, comme Avant que, afin que, bien que, etc. — Il s’emploie quelquefois avec ellipse de certaines

prépositions et de certains adverbes auxquels on a coutume de le joindre An prochez, que je vous parle. Je ne partirai pas que je ne l’aie vu.-I[se dit’pour Comme, quand el si, lorsque, a des propositions qui commencent par ces mots, on en joint d’autres de même nature : Quand on est jeune, et qu’on se porte bien… — Par redondance, ou pour donner plus de force à ce qu’on dit-Que s il m’allègue, S il m’allègue. C est se tromper que de croire

Quoique. Conjonction qui régit toujours le subjonctif. Bien qu’e : Quoiqu’il soit peu riche, il est généreux. On sous-entend quelquefois le verbe : Quoique peu riche, il est généreux.

Si. Conjonction conditionnelle. En cas que, pourvu que, à moins que Si vous désobéissez, vous serez puni. Vous réussirez, si vous vous y prenez bien Il partira, sises affaires ne s’y opposent pas. — Il s’emploie aussi dans certaines phrases où il s’agit, non d’une condition, mais d’une chose certaine -Si je suis gai, c’est que j’en ai sujet, etc. — Il sert quelquefois seulement à marquer opposition : Si l’un est vieux et faible, t autre est jeune et robuste.

— L’J s’élide devant le mot II seulement : // viendra s’il peut. — Subst. // a toujours des si, des mais. — Si ce n’est, signifie quelquefois Excepté vous ressemble, si ce n’est qu’il est plus petit. — Il s’emploie famil. comme particule affirmative opposée à Non : Vous dites que non, et moi, je dis que si ; Comme particule dubitative : Je ne sais si cela est vrai. — Il s’emploie dans le sens de Combien : Vous savez si je vous aime. — Adv. dans le sens de Tellement, à tel point, il est suivi de que : Il est si sage, qu’on le cite pour modèle. — Absol. N’allez pas si vite. — Il s’emploie dans le sens de Quelque : Si petit qu’il soit.— Comparatif, dans le sens de Autant, aussi, il ne s’emploie qu’avec la négation : Il n’est pas si riche que vous ; cependant, on dit famil., sans négation : Si peu que vous voudrez, si peu que rien, Aussi peu que vous voudrez, très-peu. — Si BIEN QUE, loc. adv. fam. De sorte que. La nuit nous surprit en chemin, si bien que nous nous égarâmes.

Sinon. Conjonction. Autrement, faute de quoi, sans quoi : Étudiez, sinon vous ne ferez pas de progrès. Vous me garantissez ce cheval, sinon marc/ié nul. Cessez ce discours, sinon je me retire. Il se prend quelquefois pour Si ce n’est : // ne se mêle de rien, sinon de boire el de manger. . Soit. Conjonction alternative. Soit l’un, soit l’autre. Quelquefois, au lieu de répéter soit, on met Ou : Soit faiblesse ou bonté. — Il signifie quelquefois Supposons : Soit quatre à multiplier par six. — TANT SOIT TEU, loc. adv. Si peu que ce soit, très-peu.

CHAPITRE X.

DE L’INTERJECTION.

Interjection. Partie du discours qui sert à exprimer les passions, comme la douleur, la joie, l’admiration, etc.

Ah ! marque la joie, la douleur, l’admiration, elc. Ah ! que vous me faites plaisir ! Ah ! que vous me faites mal ! Ah ! que cela est beau !—Il ne sert quelquefois qu’à rendre la phrase plus expressive. Ah ! madame, gardez-vous de le croire. — Il se redouble quelquefois pour exprimer plus fortement la surprise ou l’ironie. Ah ! ah ! vous arrivez enfin. Ah ! ah ! vous nous la donnez belle.

Aïe. Exclamation de douleur. Aie ! que je souffre ! Il s’emploie plus souvent seul, lorsqu’on éprouve une douleur inattendue : Aie ! On dit aussi Aid.

Bah. Interjection familière, marque l’étonnement, le doute, l’insouciance, elc. Bah ! cela n’est pas possible. Bah ! ce n’est qu’une bagatelle.

Eh. Interjection d’admiration, de surprise. Eh ! qui aurait cru cela ? On dit aussi Eh bien. Eh bien, que faites-vous donc p

Fi. Interjection familière qui exprime le mépris, la répugnance. Ali fi ! que cela est mal ! Fi ! le vilain. — 11 se construit avec la préposition de. Fi du plaisir que la crainte accompagne ! Faire fi d’une chose, La dédaigner.

Ha. Interjection de surprise, d’étonnement. (H s’aspire.) Ha ! vous voilà ! Ha ! lia !—Il se confond quelquefois avec l’interjection Ah !

Hé. Interjection qui sert à appeler (H s’aspire.) : Hé ! l’ami ! Hé ! viens çà. ([Ces phrases ne s’emploient que familièrement ou en parlant à des personnes fort inférieures.) — Il s’emploie, soit pour avertir de prendre garde à quelque chose : Hé ! qu’allez-vous faire ? soit pour témoigner de la commisération : Hé ! pauvre homme, que je vous plains ! du regret, de la douleur : Hé ! qu’ai-je fait ? Hé ! que je suis misérable ! de l’étonnement : Hé quoi ! vous n’êtes pas encore parti ! — U se répèle dans la conversation familière, pour exprimer une sorte d’adhésion, etc. : Hé, hé, je ne dis pas non.

Hein. Interjection familière qui accompagne quelquefois une interrogation, ou une phrase qui exprime l’étonnement (H s’aspire.) Voulez-vous, hein ? Hem, que dites-vous la ?

Hélas. Interjection de plainte. Hélas ! ayez pitié de moi. — Il s’emploie fam. comme subst. // fit de grands hélas.

Hem. Interjection dont on se sert pour appeler. (H s’aspire.) Hem, hem, venez cà.

Ho. Interjection qui sert pour appeler, ou pour marquer de l’étonnement ou de l’indignation. (H s’aspire.) Ho ! venez un peu ici. Ho ! quel coup ! Ho ! que me dites-vous là ! — Dans le second sens, il se confond quelquefois avec Oh ; le plus souvent on le redouble. Ho ! ho ! vous le prenez par là ! Ho ! ho ! vous faites bien l’entendu !

Holà. Inlerjeclion qui sert pour appeler. (H s’aspire.) Holà ho ! Holà ! qui est là ? — Adverb. Tout beau, c’est assez. Holà ! ne faites pas tant de

(i) Nous donnons ici un tableau complet des conjonctions avec le résumé des observations principales auxquelles elles peuvent donner lieu.