Page:Boiste - Dictionnaire universel, 1851.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

xxx PRINCIPES DE GRAMMAIRE FRANÇAISE,

bruit. — Substant invariable : fam. Mettre le holà, Faire cesser des gens qui

se Querellent.

Hom. Exclamation qui exprime le doute, la défiance. (H s’aspire.) Hom ! il j

est encore bien jeune.

Las. Interjection plaintive. Hélas. Las ! que je souffre !

Malepeste. Interjection familière de surprise. Malepeste, que vous êtes difficile !

Oh. Interjection de surprise. Oh ! quelle chute ! Il serl aussi a donner au sens plus de force. Oh ! je me vengerai. Oh !pour cela, non.

Ouais. Interjection familière de surprise. Ouais ! vous faites bien le fier.

Ouf. Interjection qui annonce une douleur subite, ou l’étouffement, l’oppression.

Sus. Interjection familière dont on se sert pour exhorter, pour exciter. Sus, mes amis, sus donc, levez-vous. Or sus, dites-nous…

Tarare. Interjeclion familière qui marque qu’on se moque de ce qu’on entend dire, &gt ; u qu’on ne le croit pas. // a voulu me faire croire cela, mais tarare.

CHAPITRE XI.

DES PARTICULES.

On appelle ainsi de petits mots qui ne peuvent point être employés seuls et qui s’unissent à un radical (i) pour le modifier et former avec lui un seul mot.

A. Particule qui entre dans la composition de bien des mots pour marquer Tendance, rapprochement, addition, etc. ; ne reçoit point l’accent, et détermine souvent le redoublement de la consonne qui suit : Aborder, apporter, etc. — H sert quelquefois à marquer l’absence de quelque chose, comme l’a privatif des Grecs : Anomalie, Atonie, etc.

And. Préposilion empruntée du grec, qui s’emploie dans plusieurs mots composés pour marquer Opposition, contrariété : Antilaiteux, antiscorbutique, etc —Il se joint aussi à plusieurs mots.dans le sens de la préposition latine Antè, pour marquer antériorité de temps ou de lieu : Antidate, Antichambre, etc. Dans quelques mots composés, on a conservé la préposition latine : Antécédent, etc. On trouve dans le dictionnaire ceux des mots ainsi composés qui sont le plus en usage. |

Archi. Mot emprunté du grec, que l’on joint à d’autres, pour marquer La prééminence, la supériorité : Archichancelier, Archiduc, elc ; ou famil. Un grand excès de la chose dont on parle : Archifou, etc, Extrêmement fou, etc.

Bis. Adverbe emprunté du latin, qui se joint à plusieurs mots pour marquer la réitération : Bisaïeul, Biscuit, etc.

Com. Particule qui est une altération de la préposition latine cum, servant à composer plusieurs mots, pour indiquer l’union ou l’adjonction d’une ou de plusieurs personnes, d’une ou de plusieurs choses : Commettre, compassion. Souvent Ym se change en n : Concitoyen, congeler ; on la supprime devant certains mots, et devant les voyelles a, e, i, o : Coaccusé, coétat, coïncidence, coopérer, cohabitation, colégataire, etc I

De. Particule qui sert à former un grand nombre de mots composés, qui ’ modifie plus ou moins la signification du mot simple, et qui prend alors l’ac- r cent aigu : Découler, Dénouer, etc. Quelquefois on y ajoute une s : Désaccord, Désunir, elc.

E. Particule empruntée du latin, qui se joint à certains mots pour marquer l’extraction de quelque chose ; il prend l’accent aigu : Êbarber, épiler, elc. i Quelquefois on supprime l’accent et l’on redouble la consonne qui suit : Ef- j f cuiller, effleurer, etc. i

En. Particule qui sert à former des mots, et surtout des verbes, qui signifient, Garnir de mettre dans, elc ; elle s’écrit avec une m lorsqu’elle est i suivie d’un b, d’nnp, ou d’une m : Embarquer, empenner, emmailloter, encaquer, elc.

Ex. Particule empruntée du latin, qui entre dans la composition de certains mois servant à marquer ce qu’une personne a été : Ex-député, etc. i

In. Particule qui entre, avec deux sens différents, dans la composition de beaucoup de mots : 1° Comme In en latin, elle signifie Dans : Incorporer, induire, etc. 2° Comme In et Non, en latin, et comme l’A privatif, en grec, elle emporte une idée négative. Indocile, Insupportable, etc. — Quand le simple commence par L, M, ou R, l’I garde le son qui lui est propre, et Yn s’assimile à la consonne dont elle est suivie : Illettré, immortel, irrégulier, 3tc ; s’il commence par B ou P, Yn se change en m, et l’on prononce En avec le son nasal : Imbu, importer, etc. ; partout ailleurs, In reste tel qu’il est el prend toujours le son nasal devant une consonne, à moins que le simple ne commence par N : Injuste, inquiet, inutile, inné, elc. On prononce I-nombrable pour innombrable ; on dil, Ignoble, ignare, elc, au lieu de Innoble, ingnare, elc.

Me. Particule qui sert à composer différents mots auxquels elle ajoute la signification de l’adverbe latin malè (mal), dont elle est une altération : Mécompte, méfait. Quelquefois on y ajoute une s : Mésaventure, mésuser, etc.

(*) Ne. Mot qui rend une proposition négative, qui précède toujours le verbe, et qu’on accompagne souvent de Pas ou Point. — L’e s’élide devant une voyelle ou une h non aspirée. Il n’aime rien. Il n’hésita pas à répondre.-On peut mettre pas et point devant ou après le verbe, s il esl à, l’infinitif ; dans les temps simples, ils doivent toujours suivre le verbe ; dans les temps composés, ils se mettent entre l’auxiliaire el le participe : Pour ne point souffrir, pour ne souffrir pas. Il ne souffre point, Il ne chante pas. Il n’a point souffert, Il n’a pas chanté. — Point nie plus fortement que Pas. Point, surtout suivi de la particule de forme une négation absolue ; Pas laisse la liberté de restreindre. Il n’a point d’esprit. Il n’a pas d’esprit ce qu’il en faut pow sortir d’un tel embarras. — Pas convient à quelque chose d’accidentel ; Pointa quelque chose d’habituel. Il ne lit pas, Il ne lit pas en ce moment // ne lit point, Il ne lit jamais.—On/met Point au lieu de Non pour lerminer une phrase elliptique, ou pour répondre à une interrogation : Je le croyais mon ami, mais point. Lirez-vous ce livre ? Point. Avec Pas, il faudrait répéter la phrase entière : Je-ne le lirai pas. — Dans une phrase interrogative, si la question est accompagnée de doute, on dira : N’avez-vous point été là ? S’il n’y a pas de doute, on dira par manière de reproche : N’avez-vous pas été là ? -On peut supprimer Pas et Point après les verbes Cesser, oser et.pouvoir, et dans certaines interrogations : // ne cesse de gronder, On n’osed’abordir, Je ne puis me taire, Y a-t-il un homme dont elle ne médise ? — après le v erbe Douter, précédé d’une négation et suivi de que, dans la phrase amenée par cette conjonction : Je ne doute pas que cela ne soit ; — après Prendre garde, signifiant Éviter, le verbe étant au subjonctif : Prenez garde qu’on ne vous séduise ; —après Savoir, signifiant Pouvoir, ou précédé d’une négation, et signifiant Être incertain : Je ne saurais en venir à bout. Il ne sait ce qu’il veut ;

— quand l’étendue de la négation est déterminée par des termes qui la restreignent, ou par d’autres qui excluent toute restriction, ou par des termes qui désignent la moindre partie d’un tout, et qui se metlent.sans article : Je ne soupe guère, Je ne soupe jamais, Je ne dis mot ; — après ne suivi de l’adjectif autre et de que : Je n’ai d’autre but que celui de vous être utile ; — après que, mis à la suite d’un terme comparatif : Vous écrivez mieux que vous ne parlez ; — après que, au commencement d’une phrase interrogative ou exprimant un désir : Que-ne parliez-vous ? Que nepuis-je ?… ; — après Depuis que, ou Il y a, suivi d’un mot qui indique un laps de temps, quand le verbe est au prétérit : Depuis que je ne l’ai vu. Il y a six mois que je ne lui ai parlé ; — après A moins que et si, dans le sens d’À moins que ; — lorsque deux négations sont jointes par ni, ou quand cette conjonction est redoublée dans le sujet ou dans l’attribut : Je ne l’estime ni ne l’aime. Ni les biens ni les honneurs ne valent la santé. Heureux qui n’a ni dettes ni procès ;—après Craindre, suivide que, lorsqu’il s’agit d’un effet qu’on ne désire pas. — Souvent Ne… que équivaut à Seulement. Je ne veux Que le voir.

(*) Ni. Particule conjonctive et négative. Il n’estjiilion ni mauvais. Ni l’un ni l’autre n’a fait son devoir.

Par. Particule qui entre dans la composition de certains mots, et qui ajoute au mot primîlif l’idée de complément : Parachever, parfaire.

Para. Préposition empruntée du grec, qui sert à composer plusieurs mots indiquant opposition : Paradoxe, parachronisme.

(*) Pas. Adverbe de négation, presque toujours précédé de la négative Ne ou Non. Point, nullement Je ne le veux pas. Il faut se conduire par la raison et non pas par la fantaisie. — Avec le mot Un, une, il signifie, Nul, nulle, aucun, aucune. Il n’y a pas un homme, pas une seule personne qui… — Pour les autres emplois de l’-adv. Pas, et pour la différence de Pas et de Point, voir le mot NE.

Péri. Préposition empruntée du gnec, qui sent à composer certains mots indiquant qu’une chose est autour d’une autre : Périphrase, péristyle.

Point. Adverbe de négation, toujours précédé de la négative Ne ou Non, exprimée ou sous-entendue. Pas, nullement. Je n’en veux point. Il n’a point d’argent. Point de travail qui le rebute. Pour la différence entre Pas et Point, voir le mot NE.

Poly. Particule empruntée de l’adjectif grec polys, qui entre dans la composition de plusieurs mots servant à indiquer la réunion de plusieurs qualités ou attributs de même nature dans un même sujet : Polygame, polyone.

Post. Préposition empruntée du latin, qui entre dans la composition de certains mots pour indiquer qu’une chose se fait, se dit, est placée après une autre, ou lui est postérieure : Postcommunion, postdate, posthume, etc.

Pré. Particule équivalente à la préposition latineproe, qui entre dans la composition de certains mots, pour indiquer qu’une chose est dileou laite d’avance, en précède une autre : Prédire, prévoir, préface.

Pro. Préposition empruntée du latin, qui enlredans la composition de certains mots, pour indiquer qu’une personne, qu’une chose tient la place d’une autre : Proconsul, pronom.

Re. Particule qui entre dans la composition de plusieurs mots et qui indique un sens contraire, ou itératif, ou augmentatif, tels que Repousser, réagir, etc. ; Redire, refaire, etc. ; Relâcher, rétrécir, elc Elle prend quelquefois l’accent aigu. On peut donner à beaucoup de verbes, surtout dans le langage familier, un sens itératif, en les faisant précéder de cette particule. Rebroyer, recarreler, regreffer, etc.

(i) Radical. Se dit de ce qui a rapport à la racine des mots : Terne radical, mot qui est la racine de plusieurs autres ; Lettres indlcales, lettres qui sont dans le mot primitif et qui se conservent dans les dérivés. — Subst. Le radical. On appelle le radical d’un mol, la partie invariable d’un mot, par opposition aux différentes terminaisons que ce mot est susceptible de recevoir.

O Nous avons mentionné ici les particules négatives ne. ni. pas, quoiqu’elles ne rentrent pas exactement dans la définition donnée ci-dessus des particules dont il s’airit mais si elles ne.c joignent pas a un radical pour le modifier, et former avec lui un seul mol elles ne nen vent pas non plus être employées seules, et leurs fonctions grammaticales sont d’ail leur» assez importantes pour trouver place ici.