Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 20.djvu/17

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1M PRÉFACE.

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Dans la plupart des anciens recueils d’historiens on n’a guère établi de surcession qu’entre ces historiens eux-mêmes on avait assez peu d’égard à celle des faits qu’ils exposent. Rangés plus ou moins exactement dans 1 ordre des temps où ils ont vécu, ils donnent à leurs récits l’étendue ou les limites qu’il leur plait de fixer ; ils y parcourent à leur gré de longues ou de courtes périodes et souvent celui qui suit nous ramène à des époques fort antérieures à celles que le précédent avait retracées. Il en est ainsi pour l’histoire de la Grande-Bretagne dans les collections de Savil, de Camden, de Twisden, de Thomas Gale ; pour l’histoire germanique, dans celles de Schardius, de Pistorius, de Wurtisen, de Marquard Freher, de Meibomius, de Mencken, de (forges Eckhardt ; pour les annales de l’Italie, dans le recueil de Grœviu» et de Burman, et dans celui de Muratori. Ce n’est pas qu’on ne s’aperçoive encore, en suivant tout le fil d’un de ces recueils, qu’on descend des plus anciennes époques aux modernes ; mais cet ordre des temps ne demeure tant soit peu sensible que pour le cours le plus général des faits ; il laisse dans les détails une liberté indéfinie aux interversions et aux enchevêtrements. C était là toute la méthode Pithou n’en suivait pas d’autre en publiant, à la fin du xvi", siècle, vingt-trois de nos vieux historiens. André Duchesne s’est plus efforcl de représenter lé cours de nos annales, ou d’en conserver au moins les grandes divisions. Son premier tome finit avec la dynastie mérovingienne ; le second descend de Pepin à Hugues Capet. Mais le troisième, mis au jour par son fils François Duchesne, remonte à Charles Martel, quelquefois même au commencement du monde et les espaces très-divers que l’on y parcourt s’étendent jusqu’au règne de Robert, et plus d’une fois au delà. Le quatrième ♦ correspond à peu près aux cent quatre-vingt-treize années comprises entre l’élection de Hugues en 987, et la mort de Louis VII en 1 180 ; le cinquième, aux cinq règnes de Pliilippe-Auguste, LouisVIII, saint Louis Philippe le Hardi et Philippe le Bel.

Les Bénédictins ont aspiré à distribuer beaucoup plus méthodiquement tes matières les dix-neuf volumes qui composent aujourd’hui leur collection se divisent en neuf séries tout à fait distinctes : la première, contenue dans le tome 1-, imprimé en i738, concerne l’histoire des Gaule, avant Uovis ; la seconde, qui remplit les trois tomes suivants, appartient aux règnes appelés méwvinniens. Au lieu de rassembler pareillement en un seul et même corps les monuments des règnes earlovingiens, qui n’embrassent que deux cent trente-cinq années, dom Bouquet en a formé quatre séries Pepin et (.harlemagne au tome V ; Louis le Débonnaire au VI’ ; Charles le Chauve au Vll< ; Louis le Bègue et ses successeurs jusqu’en 987, aux tomes VIII et IX. La septième série occupe les deux suivants, publiés en 1 760 et 1 767 par les frères Haudinuicr et par trois autres bénédictins, Housseau, Précieux et Poirier elle a pour objet ce qui s’est passé en France sous les trois premiers rois c.Wtiens, Hugues, Robert et Henci. Ce sont ensuite les trois règnes de Philippe I", de Louis VI et de Louis VII, qui fournissent la matière de la huitième série, dont les éditeurs ont été dom Clement et dom Brial elle remplit cinq volumes. Brial a seul disposé et publié la neuvième, qui, dans les tomes XVII et XVIII, et dans le XIX’ qui sera sous peu de jours présenté à l’Académie1 n’embrasse que quarante-six ans de notre histoire, depuis 180 jusqu’en 1 2 a 6, sous les deux rois Philippe-Auguste et Louis VIII.

Il est fort probable que, fidèle au plan adopté, à partir du tome V par dom 

Bouquet, Brial n’aurait pris pour matière de la dixième série que les deux règnes de saint Louis et de Philippe ffl, de 1226 à ia85, cinquante -neul II a rW publie «s lM3