Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 20.djvu/35

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XXI -̃" s PREFACE.

distes ou saint Louis occupe une très-grande place se donne pour une reproduction des deux précédentes, et n’eh diffère, en effet, que par les notes que tes éditeurs y ont ajoutées. Le manuscrit 1610 nous a servi à disposer la quatrième le texte y est divisé ert cinquante-deux chapitres ou articles, accompagné de variantes et dé notes, et suivi, comme dans le manuscrit, d’une-^mcienne version française des Enseignements de saint Louis à son fils. Il ne faut pas chercher dans Geoffroi de Beaulieu l’histoire politique et militaire du régne de Louis IX. Ce n’est point de lui qu’on obtiendra des renseignements précis sur les mouvements des seigneurs et des Anglais pendant la régence de Blanche, ni sur les revers des Français en Orient, ni sur l’administration intérieure du royaume les lois contre les blasphémateurs et contre les hérétiques sont les sèûtes dont il donne quelques notions à ses lecteurs. Les pratiques pieuses du monarque, ses prières, les offices divins qu’il récite, les sermons qu’il écoute, ses confessions, ses austérités, ses abstinences, sa dévotion aux saintes reliques et particulièrement à la couronne d’épines, ses œuvres de miséricorde et de charité, les soins qu’il apporte à l’éducation chrétienne de ses enfants, et à la distribution régulière des bénéfices ecclésiastique ? tels sont les sujets que le directeur de sa conscience devait le mieux traiter. Il n’a point négligé de parler de la prédilection de saint Louis pour les communautés religieuses, surtout pour les frères mineurs et prêcheurs, de la résolution qu’il avait prise d’abdiquer la couronne pour s’engager dans l’un de ces deux ordres entre lesquels il aurait voulu se partager. Nous apprenons aussi de Geoffroi que ce prince destinait, autant qu’il était en lui, un de ses fils et une de ses filles à la profession monastique. L’article où il s’agit de la manière dont il apprit la mort de sa mère est à distinguer encore, parce qu’il contient quelques détails qui ne se trouvent point ailleurs : nous en pourrions dire autant des pages qui concernent les derniers moments du saint roi et la translation de ses restes. Mais il n’est fait qu’une mention très-sommaire des miracles opérés sur son tombeau ; ils n’étaient pas encore bien connns en 1272 et 1273, quand son confesseur écrivait sa vie. Ce livre est essentiellement hagiographique il commence et finit par un parallèle de Louis IX et du roi des juifs Josias.

H. Guillaume de Chartres, né sans doute dans cette ville, était, dit-on, chapelain de saint Louis avant 12/18. Il accompagna ce prince en Orient et partagea sa captivité en ij5o ; ils récitaient ensemble l’office divin. Le roi, pour récompenser les services de Guillaume, lui conféra la dignité de trésorier d’une église qui n’est pas nommée, mais qui pouvait être celle de Saint Quentin car elle a eu alors un chanoine du même nom. Le trésorier ne garda que cinq ans et demi ce riche bénéfice il se fit dominicain, et n’en conserva pas moins ses relations habituelles avec le monarque. Il le suivit à Tunis, et l’assista dans ses derniers moments. On l’a compté au nombre de ceux qui rapportèrent en France le corps de Louis IX ; mais les’BoUandistes font observer que Philippe III avait auparavant renvoyé en Europe Geoffroy de Beauheu, Jean des Monts et Guillaume de Chartres c’est ce qu’attestentdes lettres dont 1 ces trois religieux étaient porteurs.

Quelques années après avoir vu déposer a Saint-Denis le corps du pieux monaçque, Guillaume de Chartres entreprit d’écrire son histoire, ou plutôt un court supplément à celle que Geoffroy de Beaulieu avait composée. Il voulait seulement recueillir un petit nombre d’articles omis par ce premier r historien. On croit qu’il s’occupait de ce travail en 1 76, et qu’il mourut vers