Page:Bourdon - En écoutant Tolstoï.djvu/105

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Cela ne vous dit rien ? C’est toute une complication, un parquet ciré. En Russie, les domestiques ne cirent pas ; à la ville on fait venir des spécialistes frotteurs ; je ne puis pas cependant en avoir un à demeure à Iasnaïa Poliana ! mais j’ai fini par trouver un valet de chambre qui, par grâce, veut bien consentir à frotter.

« Il n’admet pas non plus que l’on change quoi que ce soit à l’arrangement de la maison. J’avais fait venir une table d’acajou, d’ailleurs très simple, pour remplacer celle de la salle à manger, qui est un peu antique. Il m’a dit : « À quoi bon ? Ta table est inutile ; la nôtre est encore très solide. » Et j’ai dû renvoyer la table d’acajou…

Il y a des femmes artificieuses qui trichent sur leur âge. La comtesse Tolstoï, qui pourrait là-dessus défier tous les docteurs en sagacité, n’a pas de ces ruses fragiles. Elle aime parler de son âge, de ce qu’elle appelle, sans conviction, sa « vieillesse », évoquer la longue chaîne des jours passés. Sur un mot d’elle, je fais en souriant :

— Comtesse, vous parlez trop souvent de