Page:Bourdon - En écoutant Tolstoï.djvu/67

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prétendent, il est vrai, que ce territoire leur est indispensable pour recevoir et nourrir l’excès de leur population, menacée d’étouffement et de famine entre les limites étroites de leurs îles ; mais à son tour, M. de Plœhwe, à tort ou à raison, m’a affirmé à moi-même que, pour des raisons pareilles, la Mandchourie est nécessaire au libre développement de l’empire. Je sais bien que l’une et l’autre de ces affirmations sont contestées par des hommes compétents ; mais si vous acceptez l’une, comment condamner l’autre ?

— Je ne les accepte ni ne les discute. Je ne les considère en aucune manière. Je vois seulement que les Japonais sont installés en Corée et je prends acte de ce fait.

— Ils y sont par violence.

— Je n’en sais rien. Les Coréens ont-ils tenté de s’opposer à leur débarquement ? Au contraire, ils sont d’accord avec le gouvernement de Séoul, ils concluent avec lui des traités ; la population les accueille sans hostilité, laisse à leurs armées le libre passage du territoire, et il m’apparaît donc qu’ils sont fondés à prendre en mains, contre la