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En 1753, l’Académie française sanctionna le jugement de l’esprit public en lui offrant un de ses fauteuils, sans qu’il eût fait aucune des visites qui, dès cette époque, étaient obligatoires.

Son discours de réception fut accueilli dans l’Assemblée par des applaudissements répétés et eut au dehors un immense retentissement. Mme Necker dit, avec sa préciosité habituelle : « Ce discours de M. de Buffon sur les difficultés et les beautés du style enregistrera pour jamais les titres de l’Académie dans le temple de la Renommée. »

« M. de Buffon ne s’est point borné, écrit Grimm, à nous rappeler que le chancelier Séguier était un grand homme, que le cardinal de Richelieu était un très grand homme, que les rois Louis XIV et Louis XV étaient de très grands hommes aussi ; que M. l’archevêque de Sens était aussi un grand homme, et qu’enfin tous les Quarante étaient de grands hommes. Cet homme célèbre, dédaignant les éloges fades et pesants qui font ordinairement le sujet de ces sortes de discours, a jugé à propos de traiter une matière digne de sa plume et digne de l’Académie. Ce sont des idées sur le style ; et l’on a dit, à ce sujet, que l’Académie avait pris, un maître à écrire. On pourrait ajouter, après avoir lu la réponse de M. de Moncrif, qu’elle a bien fait et qu’elle en avait besoin. Le discours de M. de Buffon, qui vient d’être imprimé, fut interrompu à l’assemblée de l’Académie trois ou quatre fois par les applaudissements publics. »

Il ne m’appartient pas de rechercher si c’est à tort ou à raison que ce discours est resté classique ; je ne veux pas davantage discuter la question résumée dans le mot resté célèbre de Buffon « le style est l’homme même » ; je ne contesterai pas l’exactitude de cet autre mot de lui, bien connu : « Les

    pastorales d’Archytas de Thessalie. Donnez donc les témoignages accoutumés d’approbation et de joie, en déclarant à jamais heureux et agréable le présent jour.

    » À cette invitation, les Arcades, réunis en grand nombre dans la salle du Conservatoire, en la présence accidentelle de deux auditeurs du Sacré Conseil de Rote, d’autres membres de la prélature et de la noblesse tant romaine qu’étrangère, de Mme Forester, poète anglais, du marquis de Brasac, premier écuyer de Madame Victoire, princesse de France, de l’abbé de Prades, précepteur de Son Altesse Royale le duc d’Angoulême, du marquis de Gulard, de M. Vien, directeur de l’Académie de France à Rome, de l’abbé Constantin, grand vicaire d’Angers, de l’abbé Deshaises, grand vicaire d’Albi, du chevalier de La Porte du Theil, du comte d’Orcey, et de nombreux professeurs des établissements supérieurs d’instruction publique (archigymnases), ont de la voix et du geste exprimé particulièrement leur vive satisfaction, et confirmé la nomination proposée. Ce dont le gardien, pour l’accomplissement de son ministère, a eu la gloire d’enregistrer l’acte dans les fastes les plus brillants de l’Arcadie.

    » Donné en pleine assemblée par la chaumière du Conservatoire, dans le bois Parrhasius, le troisième jour après le 10 du mois de gamélion, dans le cours de la 11e année de la 638e olympiade, 3e année de la 22e olympiade depuis la restauration de l’Arcadie,

    » Jour proclamé généralement heureux.

    » Niviloo Amarinzio, gardien général.
    » Sous-gardiens
    Alexinde de Latmos,
    Lidinius Thésée. »