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THÉORIE DE LA TERRE.

de plusieurs chaînes de montagnes dont la direction commune seroit d’orient en occident ; et c’est par cette raison particulière que les fleuves d’Amérique ont cette direction, comme ceux de l’Europe, de l’Afrique, et de l’Asie.

Pour l’ordinaire, les rivières occupent le milieu des vallées, ou plutôt la partie la plus basse du terrain compris entre les deux collines ou montagnes opposées. Si les deux collines qui sont de chaque côté de la rivière ont chacune une pente à peu près égale, la rivière occupe à peu près le milieu du vallon ou de la vallée intermédiaire. Que cette vallée soit large ou étroite, si la pente des collines ou des terres élevées qui sont de chaque côté de la rivière, est égale, la rivière occupera le milieu de la vallée. Au contraire, si l’une des collines a une pente plus rapide que n’est la pente de la colline opposée, la rivière ne sera plus dans le milieu de la vallée ; mais elle sera d’autant plus voisine de la colline la plus rapide, que cette rapidité de pente sera plus grande que celle de la pente de l’autre colline : l’endroit le plus bas du terrain, dans ce cas, n’est plus le milieu de la vallée : il est beaucoup plus près de la colline dont la pente est la plus grande, et c’est par cette raison que la rivière en est aussi plus près. Dans tous les endroits où il y a d’un côté de la rivière des montagnes ou des collines fort rapides, et de l’autre côté des terres élevées en pente douce, on trouvera toujours que la rivière coule au pied de ces collines rapides, et qu’elle les suit dans toutes leurs directions, sans s’écarter de ces collines, jusqu’à ce que de l’autre côté il se trouve d’autres collines dont la pente soit assez considérable pour