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confortablement sur la péninsule formée par la Mistassini et la Chamouchouane. Le chemin va être ouvert jusqu’à la rivière Ticouapee cet automne, si rien ne vient mettre obstacle aux travaux que je fais continuer dans la direction des bonnes terres de Normandin et d’Albanel. Je conseillerais de faire diriger un mouvement vers ce dernier canton, parce que l’intérêt du lac Saint-Jean nous y retient plus qu’ailleurs, plus surtout que le canton projeté de Racine qui déboucherait directement à Chicoutimi, et qui n’a aucun trait-d’union avec les autres parties colonisées du Lac Saint-Jean. Le canton Racine est d’un accès difficile pour le moment, et n’a pas non plus ce je ne sais quoi que l’on ressent à la vue de l’immense plateau où Albanel et Normandin s’alignent avec ampleur et invitent à venir respirer l’air vivifiant qui circule sous leurs magnifiques forêts à essences résineuses et au feuillage touffu. »

Un grand avantage pour la Société, c’est qu’elle s’est fait payer en dix huit mois le prix de chaque lot de quatre cents acres, tandis que le gouvernement accorderait pour cela à chaque colon un délai de cinq ans, suivant les règles ordinaires. — Il est vrai que la Société se fait payer dix dollars de plus que le gouvernement ; mais aussi la colonisation et les chemins se font sans aucun retard, les travaux avancent aussi rapidement que les versements ont lieu, et l’arpentage n’éprouve aucune espèce de délai. L’action du gouvernement serait lente ; celle de la Société est rapide. Les colons, laissés à eux-mêmes, progresseraient péniblement ; grâce à une société qui possède des ressources, le développement du township sera prompt et le nord-ouest du lac Saint-Jean offrira bientôt un vaste champ de culture qui ne fera que s’agrandir largement tous les jours.

La société fera construire des moulins à farine et des scieries. Le township Normandin, baigné par la