Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


III


La Grande-Baie, comme nous l’avons dit déjà, est entourée d’un cercle de prairies d’une étendue considérable et dont le sol est remarquablement fertile. Entre la baie Ha ! Ha ! et Chicoutimi l’argile a quelquefois six cents pieds d’épaisseur. Elle semble avoir retenu quelque chose de l’impulsion que lui a imprimée le grand cataclysme d’où est sortie jadis la vallée du Saguenay, car elle est souvent encore tourmentée dans ses entrailles et elle a à subir de fréquents éboulements, à la suite desquels de gros lopins de terre sont arrachés et transportés au loin. Cette partie du bassin du Saguenay peut contenir trois cent mille acres de terre arable. Les MM. Price y avaient introduit, sur une des plus belles fermes qu’ils possédaient, tous les perfectionnements modernes en fait de culture, d’instruments aratoires et d’aménagement intérieur des bâtiments. Ils y avaient commencé l’élevage des bestiaux en vue de l’exportation, industrie qui devait prendre plus tard de si rapides développements. Cette industrie est, du reste, une des richesses futures de la région du haut Saguenay, qui lui convient sous le rapport du climat et de la nature du terrain. Encourageons-la avec toute l’énergie possible. Retenons les canadiens chez eux : mais envoyons les bœufs, les porcs et les moutons. Nous n’y perdrons aucun des nôtres et nous nous épargnerons tous les ennuis du rapatrîment.

Heureusement pour les colons du Saguenay, qui