Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aviron qui sépare en cet endroit la Betsiamis de la rivière Valin, laquelle conduit à la rivière Saguenay.

Quelques lieues plus bas que Betsiamis, la presqu’île de Manicouagan, resserrée entre la rivière qui porte son nom et la rivière aux Outardes, s’avance dans le fleuve avec une ceinture de fer magnétique autour de ses rivages.

Le canton Laflèche, qui avoisine celui de Manicouagan, ne renferme aucune habitation ; puis vient celui de De Monts, où coule la fameuse rivière Godbout, si fréquentée depuis quelques années par les amateurs de la pêche au saumon. En descendant encore le fleuve, on arrive, après avoir suivi une longue lisière de côte absolument déserte, aux cantons LeNeuf et Arnaud qui ne sont ni mesurés ni habités, puis au canton Letellier, compris entre la baie des Sept-Îles à l’ouest et la rivière Moisic à l’est.

Enfin, à la suite du canton Letellier, vient celui de Moisic, le dernier du territoire saguenayen dans le bas du fleuve. Moisic, qui n’était guère connu que des navigateurs, il y a une trentaine d’années, acquit tout à coup un nom célèbre par la découverte qui s’y fit du sable magnétique dont ses rives sont chargées. Il se forma promptement une compagnie pour l’exploitation de cette nouvelle source de richesses, regardée comme inépuisable. À cette compagnie, qui manquait de capitaux suffisants, succéda M. Molson, banquier de Montréal, qui dépensa à cette exploitation des sommes considérables, et fut enfin