Page:Burnouf - Le Bhâgavata Purâna, tome 1.djvu/275

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de la race de Kuru, il n’est aucune créature, excepté toi, qui ait jamais versé des larmes.

9. Ô toi qui fus produit par la vache Surabhi, ne te lamente pas, cesse de trembler devant le Çûdra ; et toi, mère, ne pleure pas sous le règne d’un prince qui, comme moi, punit le crime ; et que le bonheur t’accompagne !

10. L’insensé dans le royaume duquel les créatures quelles qu’elles soient, ont quelque chose à craindre des méchants, se voit enlever sa gloire, sa vie, sa prospérité et son salut.

11. Le devoir suprême d’un roi est de détruire les maux qui affligent les infortunés ; aussi je tuerai cet homme cruel qui fait du mal à des êtres vivants.

12. Fils de Surabhi, toi qui marchais avec quatre pieds, quel est celui qui t’en a coupé trois ? On ne devrait pas voir d’être aussi malheureux que toi, sous le règne des rois serviteurs de Krǐchṇa.

13. Que le bonheur soit avec vous, bonnes créatures, qui n’avez fait de mal à personne ! Et toi, dis-moi quel est celui qui, en te mutilant, a porté atteinte à la gloire des rois.

14. Celui qui fait du mal à un être innocent doit toujours redouter ma colère ; le bonheur des gens de bien n’existe que par la punition des méchants.

15. Celui qui, ne connaissant aucun frein, ose ici faire du mal à des créatures qui n’en font à personne, je lui arracherai le bras avec son bracelet, fût-il même un Dieu.

16. Car le devoir suprême d’un roi, c’est de protéger les gens de bien fidèles à leur devoir, en punissant, conformément à la loi, ceux qui, sans être dans l’infortune, s’écartent en ce monde de la route de la justice.

17. Dharma dit : Ce langage, qui rassure les malheureux, est bien digne de ces enfants de Pâṇḍu dont les vertus engagèrent le bienheureux Krǐchṇa lui-même à se faire leur ambassadeur et à les servir.

18. Pour nous, ô le plus brave des hommes, nous ne connaissons pas l’Être d’où viennent les maux qui nous affligent, tant nous sommes troublés par la variété des noms qu’il porte !