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la psychologie de la race allemande

disgracie les médecins qui lui conseillent quelque ménagement. Peu d’heures avant de mourir, il absorbe encore « pour se soutenir » du café au lait et un plat de crabes à la sauce piquante.


Mais le type le plus éminent de cette série de goinfres célèbres fut Frédéric Ier, roi de Wurtemberg. À cause de sa corpulence, il avait été surnommé l’Éléphant. Venu à Paris pour le mariage de l’impératrice Marie-Louise, il assiste à un banquet donné à l’Hôtel de Ville. Pendant longtemps on y montra la vaste échancrure pratiquée à l’une des tables pour lui permettre d’y loger son énorme abdomen.

S. M. le roi de Wurtemberg, disait Napoléon, faisant allusion à sa corpulence abdominale, arrive toujours à Paris ventre à terre.

Quand le général Moreau, étant entré à Stuttgart, se présenta au palais du premier roi de Wurtemberg, il le trouva à table, la serviette au menton et la bouche pleine :


Il était armé de sa fourchette et ses cuisiniers étaient à leurs pièces.


Il invita le général français à se mesurer avec lui sur le seul champ de bataille où il était sûr de remporter la victoire.

Des exemples aussi illustres ne pouvaient manquer de porter leurs fruits. À mesure que les conquêtes de l’Allemagne lui ont permis de donner satisfaction à l’appétit de la race, la consommation alimentaire s’est développée dans des proportions surprenantes. Dechambre, nous apprend que l’Allemagne est le pays qui compte le plus de boulangers et de bouchers en proportion de sa population.

À la veille de la guerre, en dehors de sa production toujours croissante, ses dépenses annuelles s’élevaient, pour l’importation des comestibles, à la somme de deux milliards deux cent millions de marks, non compris 170 millions de bétail sur pied.

De tout ce qui précède et de ce que j’ai personnellement observé, pour l’Allemand de pure race germanique, c’est dans le ventre que la nature a placé la raison et le but de l’existence. La fonction intestinale est pour lui le primum movens de toute activité vitale, le centre d’élection de toute jouissance. Toutes les autres sensations ne sont que les auxiliaires, les servantes de cette satisfaction matérielle, supérieure à toutes les autres. C’est donc par sa voracité que l’Allemand objective sa joie de vivre et la conscience de son expansion envahissante. « Je me remplis la panse, donc je suis. » De là vient que celui qui absorbe les plus grandes quantités d’aliments, dans un temps donné, se démontre à lui-même qu’il occupe la place la plus importante. D’où le proverbe : Der Mensch ist was er isst (l’homme vaut par ce qu’il mange). Étant bien entendu que lorsqu’il s’agit d’Allemands, on ne se place qu’au point de vue de la quantité.


La polychésie de la race allemande. — La polychésie est la manifestation d’une suractivité anormale de la fonction intestinale.