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la psychologie de la race allemande

ger une odeur. Il n’y a probablement pas d’objet ou de substance qui ne soit doué d’une odeur ou d’une saveur caractéristique.

La spécificité des odeurs, de même que celle des saveurs, dérive de la mémoire olfactive et de la mémoire gustative. C’est parce que la fonction d’enregistrer les impressions olfactives et gustatives a été dévolue à des centres nerveux spéciaux, que la spécificité de l’odeur propre à chaque corps est susceptible de devenir une notion positive.

Elle est donc absolument liée à la faculté du souvenir olfactif, qui nous permet de reconnaître et de qualifier une odeur quand, par l’intermédiaire de l’organe de l’odorat, nos centres olfactifs sont, après un espace de temps souvent considérable, impressionnés de nouveau par elle. À ce point de vue, il faut reconnaître que la mémoire olfactive et la mémoire gustative ne le cèdent en rien en puissance aux autres mémoires sensorielles. On rencontre même des individus chez lesquels la mémoire des goûts et des saveurs est douée d’une acuité véritablement surprenante.

En ce qui concerne les hommes, on peut admettre qu’une des causes contribuant à maintenir le caractère spécifique de l’odeur propre à chacune des races, c’est l’attachement à leurs habitudes alimentaires. Les représentants des diverses races ne renoncent à leur régime habituel que quand ils y sont absolument obligés. Pour peu que les circonstances leur en donnent la possibilité, ils s’empressent de revenir à leurs traditions culinaires. La multiplicité des échanges commerciaux facilite, d’ailleurs, de plus en plus cette fidélité au régime de prédilection. Les émigrants, loin de perdre le goût de leurs mets nationaux, ressentent d’autant plus d’attrait pour ces mets qu’ils sont plus éloignés du pays d’origine. Dans toutes les colonies tropicales, les Européens, plutôt que de se conformer aux usages locaux, ont transporté leur manière de vivre. C’est ainsi qu’aux Indes, où les indigènes professent le plus grand éloignement pour la chair de bœuf, les Anglais ont conservé leur prédilection pour la viande de cet animal. La bière, la choucroute, les saucisses et les « delicatessen » ont accompagné les Allemands dans toutes les parties du monde, ce qui laisserait à supposer que les préférences alimentaires des races leur sont inspirées beaucoup plus par des instincts innés que par les influences du milieu.

En réalité, l’alimentation n’est qu’un facteur secondaire dans la production de l’odeur. Des boucs et des béliers, paissant dans les mêmes pâturages, n’exhalent pas la même odeur. Les chevaux et les bœufs nourris des mêmes herbages conservent l’odeur caractéristique de leur espèce.

Les différents groupes d’hommes fournissent de nombreux exemples analogues. Bien que soumis au même régime alimentaire, il en est qui exhalent une odeur forte, tandis que les émanations des autres sont à peine perceptibles.

Au Mexique, deux races évoluent parallèlement en Basse-Californie : celle des Yoquis et celle des Moyos. Les Yoquis, demeurés à demi sauvages, négligent les soins de propreté ; les Moyos, au contraire, se lavent très fréquemment. Cependant, les Moyos et surtout les femmes Moyos se recon-