Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
ÈVE


Ainsi ces beaux tendrons, ainsi ces fins diseurs
D’un mufle précieux jaugeaient le fils unique.
Par-devant ces messieurs commissaires-priseurs
L’enfant comparaissait dans sa pauvre tunique.

Et ces deux paysans et ces deux potentats
D’un mufle officieux pesaient le roi mon maître.
Et ces deux présidents et ces hommes d’États
Considéraient cet être où se fonde tout être.

Et ces gouvernements et ces deux majordomes
Du haut de leur museau pesaient le Grand Dauphin.
Et ces deux renchéris et ces deux museau fin
Contemplaient l’héritier des rois et des royaumes.

Et ces deux prébendés et ces deux gros chanoines
Contemplaient le seigneur du siècle et de la règle.
Et ces deux débridés et ces deux premiers moines
Contemplaient le seigneur de l’avoine et du seigle.

Et ces hommes du peuple et ces représentants
Du haut de leur grandeur pesaient ce petit frère.
Et ces hommes de tête et ces deux compétents
Du haut de leur grosseur narguaient ce petit père.