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ÈVE


Les pas des légions avaient marché pour lui.
Les voiles des bateaux pour lui s’étaient gonflées.
Pour lui les grands soleils d’automnes avaient lui.
Les voiles des bateaux pour lui s’étaient pliées.

Rome avait fait marcher les lourds légionnaires
Et le lourd bouclier et le glaive pour lui,
Et la lourde tortue. Et les durs mercenaires
Devant Rome et César et le glaive avaient fui.

C’est lui qui marchait derrière le Romain,
Derrière le préfet, derrière la cohorte.
C’est lui qui passait par cette haute porte.
Il était le seigneur d’hier et de demain.

Et le pas d’Annibal avaient marché pour lui
Du fin fond des déserts vers la porte Colline.
Jusqu’au fond des frimas les Parthes avaient fui
Sous le redoublement de la force latine.

Les éléphants d’Afrique avaient marché pour lui
Du fin fond des déserts jusqu’aux portes de Rome.
Et pour lui les soleils d’Israël avaient lui,
Du haut du Sinaï jusqu’au fin fond de l’homme.