Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 5-6, 1912.djvu/56

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La bourgeoisie juive jouit ainsi d’une liberté d’allures qui lui assure l’avantage dans toutes les grandes affaires.

Considérons maintenant ses caractères sociaux. Ceux-ci également lui assurent, dans une nation désorganisée, l’avantage économique. Ils doivent réussir parce qu’ils demandent à l’homme le moindre effort relatif et lui promettent, ou lui laissent obtenir, le plus grand plaisir. La bourgeoisie juive ne veut connaître de l’homme qu’elle emploie que sa valeur au point de vue capitaliste, sa capacité de rendement. Elle se désintéresse complètement de sa valeur nationale, de sa valeur sociale, de sa valeur morale. Elle enlève à ceux qui travaillent pour elle le poids des contraintes morales, sociales et nationales. Un patron juif appelant des Français à travailler dans son entreprise ne recherche pas chez eux les garanties morales dont les Français ont coutume de s’entourer. Il donne ainsi à ses employés le sentiment d’une libération. — Ensuite, il paie bien. Disons plus, il paie trop bien. Chez lui les salaires, les appointements, les avantages matériels sont supérieurs, pour les employés et un certain nombre d’ouvriers, à ceux que donne le bourgeois français. La bourgeoisie juive multiplie dans les villes qu’elle occupe les établissements de plaisir[1], qui

  1. Invoquons sur ce point le témoignage d’un écrivain demi-juif, M. Daniel Halévy, qui nourrit, croyons-nous, beaucoup de passions juives, mais dont la loyauté intellectuelle nous parait incontestable. En donnant une prolongation imaginaire à l’action sociale de la bourgeoisie juive en France, M. Daniel Halevy, qui connait bien le monde juif, a donné une représentation très significative des réalisations juives. Ayant imaginé, dans sa très curieuse Histoire de quatre ans (1997-2001), une société française complètement démocratisée, il y découvre une humanité prodigieusement abaissée, qu’essaient de relever de faibles élites de savants autoritaires, de socialistes libertaires et de catholiques sérieux. Mais l’action de ces élites est arrêtée par les vrais maîtres de la démocratie. Ici, M. Daniel Halevy écrit : « Si les propagandistes n’avaient eu que l’opinion à convertir, peut-être