Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 5-6, 1912.djvu/69

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tiques et sociales où ils ont été placés, afin de rentrer dans leur fonction propre, spécialisée, qui est d’administrer directement la production et d’y exercer le commandement pour le plus grand profit matériel de toutes les classes de la société française. Toutefois, actuellement, toute tentative auprès de la bourgeoisie française, cléricale ou judaïsante risquerait d’être vaine si deux menaces n’étaient venues réveiller l’énergie bourgeoise. D’une part, la menace étrangère, qui s’est révélée à la bourgeoisie non par le péril national, mais par l’invasion commerciale et industrielle allemande qui a enseigné aux bourgeois libéraux que le pacifisme et la fraternité humaine n’ont aucune valeur économique : c’est par là que les valeurs patriotiques pénètrent de nouveau le monde bourgeois et le préparent au nationalisme. D’autre part, la menace ouvrière, qui, par une action incessante, une guerre quasi-quotidienne, a contraint les bourgeois à retrouver leurs qualités guerrières et le sens du commandement. Le syndicalisme, surtout le syndicalisme révolutionnaire, a donné à la bourgeoisie française, et par conséquent à la France, la direction même de son salut. Que l’on comprenne ici toute la valeur de ces paroles qui terminent un des chapitres des Réflexions sur la Violence, de Sorel :

« Saluons les révolutionnaires comme les Grecs saluèrent les héros spartiates qui défendirent les Thermopyles et contribuèrent à maintenir la lumière dans le monde antique. »

L’action révolutionnaire du syndicalisme français a contraint la bourgeoisie à rentrer dans ses traditions, à retrouver les valeurs traditionnelles de la culture française. Tant que les classes ouvrières ont été inorganisées et paisibles, tant que leurs revendications ont