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LETTRE

fait paroître, que parce qu’il y réfute très-ſenſément quelques opinions ridicules, dont on eſt infatué au ſujet des Sorciers & de quelques autres abus auſſi dangereux. Mais, à dire la vérité, j’avoue qu’à cela près, je ſuis très-peu porté à l’approuver ; ſi M. Muratori l’a fait par ſa lettre qui a été vûe de pluſieurs perſonnes, ou bien il n’a pas lû l’Ouvrage en entier, ou nous ſommes en cela lui & moi d’un ſentiment tout différent. A l’égard du mien, votre Révérence va voir par ce que je lui dirai, qu’il ne s’éloigne point de celui qu’elle a elle même ſur cette matiere, tel qu’elle m’a fait la grace de me le marquer par ſa lettre.

I. Dans cet Ouvrage on ſuppoſe d’abord comme un principe certain & indubitable l’exiſtence & la réalité de la Magie, & la vérité des effets qu’elle produit, ſupérieurs, dit-on, à toutes les forces naturelles : on lui donne le nom de Magie diabolique ; & on la définit, la connoiſſance de certaines pratique ſuperſtitieuſes, telles que des paroles, des vers, des caracteres, des images, des ſignes ; &c. par le moyen deſquelles les Magiciens viennent à tout de leurs deſſeins. Pour moi, je ſuis fort porté à croire que toute la ſcience des prétendus Magiciens n’aboutit qu’à