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XII
VIE DE MÉLANIE

même, des premières années de sa vie, pour obéir à l’un de ses confesseurs.


II


Mélanie avait alors soixante-neuf ans et on lui demandait d’écrire en français, chose difficile. Ayant habité, plus de vingt-cinq ans, diverses contrées de d’Italie, habituée à parler et à penser en italien, son récit ne pouvait être qu’une traduction très naïve saturée d’italianismes involontaires. Aussi éloignée de l’art d’écrire que de l’intention d’être agréable à qui que ce fût, sa très simple narration est tellement extraordinaire qu’on peut dire avec assurance qu’il n’y a pas, dans l’histoire de tous les saints, une autobiographie comparable. L’autobiographie d’une enfant !

Car Mélanie est redevenue pour cela une petite enfant. Elle, si grande et si forte dans sa correspondance de femme, quand elle regarde le monde, s’interrompt alors complètement de savoir que le monde existe. Elle n’en sait rien