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VIE DE MÉLANIE

la pluie et les habits que j’avais sur moi n’étaient pas encore secs. Une voisine passe et me dit : « On ne mettrait pas un chien à la rue et vous restez dehors ? Le Moine n’y est pas peut-être. » — « Je ne sais pas, j’attends », lui dis-je, et elle entra chez elle. Vers onze heures elle vint me dire : « Si le Moine n’est pas rentré, c’est qu’il ne vient pas ; pauvre enfant, venez avec moi : j’ai un lit pour vous ». — « Je vous remercie, lui dis-je ! il est bon que j’attende mes patrons. » — « Vos patrons, me dit-elle, ne viendront pas de sept ou huit jours : ils sont allés à la maraude, les brigands. » — « Est-ce loin la maraude ? » demandai-je. — « Mais la maraude n’est pas un village ; ils vont voler si vous aimez mieux ça que non pas maraude. Le Moine est une famille de voleurs ; venez chez moi ». Je suivis cette femme et passai trois ou quatre nuits chez elle ; puis un soir je trouve la porte de mes patrons ouverte ; ils étaient de retour ; j’étais heureuse de les voir tous bien portants. Ce ne fut pas pour longtemps. Après un jour, ils repartirent, et le soir, quand je revins de faire paître les bestiaux, la porte était de nouveau fermée et le fut plus de quinze jours. Pendant ce temps, le Très-Haut permit que je

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