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L’OGRE.
Voilà de friands morceaux. La mere Bonnette, donne-moi mon couteau & ma pierre pour le réguiser. Ah ! je les ai sur moi. (Il réguise son couteau.)
LA MERE BONNETTE.
Hé, mon Maître, que voulez-vous faire ? vous avez tant de viande de tuée !
L’OGRE.
Celle-ci sera plus mortifiée. (Il veut prendre Javotte.)
JAVOTTE, criant.
Ah, pardon, pardon !
LA MERE BONNETTE.
Vous avez un veau, deux moutons, trois cochons, tout cela se gâtera.
L’OGRE.
Tu as raison. Hé bien ! donne-leur donc à manger, pendant que je vas souper ; afin qu’ils ne maigrissent pas. (Il s’en va.)
LA MERE BONNETTE.
Oui, oui, j’en aurai bien soin.
L’OGRE, revenant.
J’aurois pourtant envie… Ah ! demain, il sera assez temps.