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transmis l’ordre d’emprisonner sept individus des plus marquants de la ville. Il refusa d’exécuter cet ordre.

Ce qui le préoccupe particulièrement (lettre du 7 mars), c’est que « le séjour des armées ennemies, s’il se prolonge encore un mois, ne permettra plus d’ensemencer les terres dans la moitié de la France, et que les blés d’automne seront détruits ».

Son départ de Lyon donne lieu à une véritable ovation. Il emporte les regrets et les bénédictions de tous les habitants. Il raconte que « la municipalité lui a fait une députation, la veille de son départ, pour lui offrir, au nom de la ville, tout ce qui peut lui être agréable ».

Ce qui lui est le plus agréable, après que la résistance est devenue impossible, c’est de se retrouver au milieu des siens. Il écrit le 7 mars à son fils : « Qu’il me tarde, mon ami, que nous puissions nous réunir et vivre en famille ! Les grands malheurs rendent cette vie-là bien plus délicieuse. Le bonheur n’est que là, surtout lorsqu’on a des enfants et une femme comme les miens ! »

Avant de terminer cette période, voici encore ce qu’il écrit au sujet de Bernadotte :

« On nous assure ici que Bernadotte a passé le Rhin à Cologne avec trente-quatre mille hommes. Je n’eusse jamais pu me persuader que ce général vînt faire la guerre sur le territoire français. Nous