Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/304

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carrière orageuse, a toujours été le trait dominant. En Égypte, du côté de Jaffa, il fit fusiller sept mille Turcs qui s’étaient rendus par capitulation. Cinq ou six individus qui avaient échappé à cet effroyable carnage se réfugièrent à Saint-Jean d’Acre, y firent connaître cet attentat à la bonne foi et déterminèrent la garnison à n’écouter aucune proposition et à se défendre jusqu’à la mort. C’est là la cause principale de la résistance que Bonaparte essuya à Saint-Jean d’Acre.

À peu près dans le même temps, il fit empoisonner quatre-vingt-sept soldats, malades de la peste, dans l’hôpital de Jaffa. On essaya d’abord l’opium, qui ne produisit pas l’effet qu’on en attendait, et on employa ensuite le sublimé corrosif.

En faisant sa retraite de Saint-Jean d’Acre, il fit brûler toutes les récoltes des pays où il passait, et à une grande distance, à droite et à gauche du chemin que suivait l’armée. C’est d’après des traits semblables qu’il jugeait de l’habileté des généraux. Je me rappelle l’avoir entendu