Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/57

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le tribun Daunou prononça, à ce sujet, un discours très fort. Je lui répondis, et la loi passa.

Cette loi administrative est la même qui nous régit aujourd’hui. Elle a institué les préfets, les conseils de préfecture, les conseils généraux, les sous-préfets, les conseils d’arrondissement, les maires, les municipalités et les conseils municipaux, etc. ; elle fixe les attributions de chacune de ces autorités ; elle détermine tous leurs rapports entre elles ; elle a délimité l’étendue des préfectures, des sous-préfectures, etc.

La loi concernant l’instruction publique fut également rédigée en projet de loi ; mais des difficultés survenues de la part du ministère ne permirent pas de la soumettre au Corps législatif, et le projet fut imprimé[1].

Dix mois après mon entrée au conseil d’État, je fus nommé ministre de l’intérieur[2].

Après dix ans d’anarchie qui venaient de dévorer

  1. Moniteur du 18 brumaire an IX. Une note de la rédaction montre avec quelle impatience le public attendait l’apparition de ce projet. Il forme, avec l’Essai sur le perfectionnement des arts chimiques en France, un système complet d’éducation nationale. Si le fondateur de l’Université impériale en a peu goûté les principes, c’est qu’ils répondaient à une conception de la vie politique, économique et sociale toute différente de la sienne. Chaptal aurait voulu établir sur l’indépendance et l’autorité de la famille les assises du véritable gouvernement libre, qui maintient l’harmonie entre les différents organes de la société.
  2. D’abord par intérim, en remplacement de Lucien Bonaparte (6 novembre 1800-15 brumaire an VIII), puis comme titulaire (21 janvier 1801-1er pluviôse an IX).