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Outre l’avantage inappréciable que présentent ces maisons pour l’instruction publique, le Gouvernement peut les rendre plus utiles encore, en y entretenant, à ses frais, quelques élèves peu fortunés qui auraient déjà manifesté des dispositions pour les arts ou les sciences. Ces élèves, salariés par le Gouvernement, pourraient être réunis au nombre de huit dans chaque école de l’arrondissement de la préfecture : leur entretien peut être regardé comme un bien faible dédommagement des sacrifices qu’ont faits les départemens à la révolution, par l’abandon ou la suppression des bourses des colléges ; et il est peut-être d’une saine politique de faire refluer vers les départemens, une portion de cette libéralité qu’on a voulu réserver toute entière pour la capitale.

Mais comment, et par quels moyens, se mettre à couvert de l’intrigue dans la distribution de ces places ? comment se flatter d’appeler à ces pensions gratuites les plus capables et les plus dignes parmi tant de concurrens ? Je ne vois qu’un moyen pour y parvenir ; et ce moyen, je vais le puiser dans le résultat de l’expérience.

Il n’est aucun de nous qui ne se rappelle avec émotion ces premiers temps de notre